En matière de validation des acquis de l’expérience (VAE), l’entreprise de maçonnerie Chabrier (neuf salariés) basée à Saint-Hilaire-la-Palud (Poitou-Charentes) n’est pas une néophyte. Dès 2003, Christine Chabrier, cogérante de l’entreprise, a décidé de valider les compétences des cinq ouvriers de l’entreprise. « Le déclencheur a été l’obtention de mon brevet de conjoint collaborateur d’entreprise artisanale. Moi qui n’avais aucun diplôme, ce brevet m’a rendue plus autonome dans mon travail. Je souhaitais que nos ouvriers bénéficient de cette même reconnaissance », explique-t-elle. La démarche, qui émane de l’entreprise, surprend quelque peu les ouvriers. Tous jouent le jeu et remplissent leur dossier. Trois demandes visent à valider un CAP gros œuvre, une concerne le brevet professionnel de maçon et la dernière le brevet professionnel de carreleur. « Ils ont passé une bonne partie de leurs vacances d’été à renseigner leur dossier, à transcrire leur savoir-faire de façon théorique », souligne Christine Chabrier.
Sur les cinq demandes, trois ont été validées (deux CAP et le BP carreleur). Souffrant de bégaiement, Olivier Richard n’a pu aller jusqu’au jury soutenir son dossier. « Je ne voulais pas abandonner. J’ai cherché par quel autre biais, je pourrais faire valider ses acquis », insiste Christine Chabrier. Elle se tourne alors vers l’Afpa qui valide en une journée les acquis d’Olivier Richard et lui délivre le titre de maçon professionnel. Cette opiniâtreté a été récompensée par l’obtention d’un trophée du Fafsab (voir palmarès). Plus globalement, elle estime que « ces VAE leur ont permis de prendre confiance en eux. Ils ont gagné en autonomie et en qualité dans leur travail. Aujourd’hui, ils n’appellent plus mon mari pour lui demander comment réaliser telle ou telle opération mais simplement pour le tenir informé ».
