Qu’attendez-vous de la 5e période des CEE ?
Il existe une vraie crise de confiance envers certaines structures et la fiabilité de certains artisans. Parce que jusqu’à présent, on a laissé des acteurs se « sur-industrialiser » pour les travaux d’économies d’énergie. Et cela a provoqué des problèmes. J’attends que la 5e période fasse naître des écosystèmes vertueux, amène de la fiabilité et que l’on impose un vrai contrôle sur la formation des artisans.
C’est ce que vous essayez de mettre en place avec Femat justement…
Nous travaillons avec 300 artisans à qui nous proposons Femat Solutions. Une structure de « services à l’artisan » qui leur propose des "leads chantiers" et les aide à valoriser leurs CEE. De l’autre côté, nous accompagnons aussi les délégataires (une douzaine de partenaires à date comme Avia, Capital Energy, GeoPLC, Ynergie...) dans l’obtention de clients de qualité dont les chantiers sont irréprochables et donc faciles à valoriser. Enfin, Femat a également entamé des négociations avec des obligés (comme Engie ou Total) en vue d’être véritablement partie-prenante du dispositif pour la 5e période.
Notre autre initiative c'est de fédérer les artisans en réseau. C’est important si l’on veut apporter la bonne réponse aux problématiques de la rénovation énergétique : il faut assurer la fourniture du bon matériau au bon prix, sa bonne mise en œuvre et la bonne prise en charge pour le financement (CEE, MaPrimeRenov’, reste à charge). Nous lançons donc Réso Réno avec l’idée de faire profiter une trentaine d’artisans (isocomblistes, façadiers, plaquistes, plombiers-chauffagistes, électriciens et climaticiens) de solutions simples pour répondre à leurs besoins de trésorerie, des contacts qualifiés afin d’obtenir des chantiers de qualité et un accompagnement personnalisé pour améliorer leur visibilité.
Nous les accompagnerons de la fourniture du matériau jusqu’au financement du projet de rénovation, grâce à la Banque de la Transition Énergétique (BTE), émanation de la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes. Nous sommes d’ailleurs en train de structurer un service administratif déporté avec Femat solutions. En clair, nous disons à l’artisan : « allez faire les travaux, nous, on s’occupe des dossiers pour les aides ».
Est-ce que vous pourriez envisager de développer le tiers-financement?
Aujourd’hui les artisans sont remboursés trop tard même avec MaPrimeRénov. Femat a ainsi assumé 3-4 mois de délais de paiement d’artisans sur les matériaux. Il faut leur assurer le besoin en fonds de roulement et Femat Groupe est en train se structurer sa propre offre de financement, en fonds propres, pour cela. Et nous sommes en discussion pour intégrer la task-force « financement » annoncée par Emmanuelle Wargon en janvier.
Est-ce que vous réfléchissez déjà à un développement national ?
D’ici à trois ans, nous pourrions envisager dans un premier temps entre 15 et 20 nouvelles agences physiques en se développant, pourquoi pas, sous forme de licence, concession ou franchise de marque.