Les organismes d'HLM sont victimes d'un effet de ciseaux entre des charges qui augmentent et des ressources qui stagnent (« Le Moniteur » du 14 juin 1996, p. 53). Mais, l'an passé, le gouvernement a pris deux mesures pour les aider à passer le cap :
- La baisse du taux du livret A qui a permis celle du taux des PLA et des Palulos, mais aussi un gain d'annuités pour les organismes (voir graphique ci-dessous).
- L'allongement de la durée de la dette qui allégera les annuités des organismes de 2 milliards de francs en année pleine pendant huit ans, en supposant que l'ensemble des encours concernés soit allongé. « L'allongement de la durée des prêts évite le cataclysme à l'horizon de cinq ans. Nous tangentons le zéro par-dessus », expliquait récemment Georges Mercadal. Il semble pourtant que les comptes se sont bien tenus en 1995 sous l'effet d'un accroissement des produits financiers et d'un accroissement de la masse des loyers (6,5 %), dû, pour deux points seulement, à la nouvelle construction.
Toutefois, en 1996, on assiste à un coup de frein sur les loyers : selon l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), ils ont encore augmenté plus vite dans lesque dans le parc privé (2,7 % contre 1,1 %), mais le ralentissement par rapport aux années précédentes est sensible.
Les organismes réclament en vain une modification de l'indice du coût de la construction, qui conditionne l'évolution des loyers ayant atteint les plafonds (les PLA et les grosses réhabilitations). Le dossier n'a pas évolué, ni celui des loyers plafonds sous l'ancien gouvernement, personne ne voulant assumer le risque politique d'une hausse alors que les aides à la personne sont orientées à la baisse.
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GRAPHIQUE : L'ALLONGEMENT DE LA DUREE DE LA DETTE permettra d'accélérer l'effet de la baisse du taux du livret A en allégeant les annuités des organismes de 2 milliards en année pleine pendant huit ans.