Commandée en janvier dernier par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire et la ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, la mission de la "task force" dédiée à l’offre de financement de la rénovation des passoires énergétiques, menée par le directeur général délégué de la Caisse des dépôts et directeur de la Banque des Territoires Olivier Sichel, est partie du constat que "trop peu de personnes s'engagent dans le parcours de réhabilitation globale de leur logement alors que des aides existent".
Il y a donc "absolument" besoin d'un "accompagnement" dès le diagnostic thermique en passant par le montage financier, l'identification des aides possibles et le déroulement des travaux, a expliqué Olivier Sichel auteur du rapport remis mercredi 17 mars à Emmanuelle Wargon.
Cet accompagnement, réalisé par un acteur agréé issu du service public ou privé, serait obligatoire pour toute rénovation dépassant 5000 euros et financé par la puissance publique, propose le rapport.
Convention avec les collectivités
L'opérateur aura une convention avec les collectivités pour tenir compte des spécificités locales, a précisé M. Sichel citant les villes de Strasbourg où les élus sont attentifs à l'utilisation de "matériaux bio-sourcés comme la laine de chanvre" ou Dunkerque où l'approche est "plutôt par quartier".
Par ailleurs, une plateforme numérique unique permettrait au propriétaire de suivre l'évolution de son dossier, aux intervenants (artisans, banques, collectivités...) de l'instruire et offrirait un espace sécurisé pour les transactions financières.
Le rapport propose également l'avance d'aides pour les ménages modestes. Pour ceux n'ayant pas accès au crédit bancaire, comme les retraités, le rapport préconise un "prêt avance mutation" remboursé à la revente ou lors de la succession.
Un peu plus de 2 millions des ménages résidant dans des passoires thermiques -soit près de la moitié- ont des revenus modestes et 62% ont plus de 60 ans. Le coût moyen de rénovation d'une passoire énergétique est de 38.000 euros, selon le rapport.
En France, 4,8 millions logements sont classées dans les catégories F et G du Diagnostic de performance énergétique (DPE) avec une consommation qui dépasse les 331 kWh par m2 et par an. Soit près de 17% du parc résidentiel.