«Nous conservons la même dynamique de recrutement que l’an passé, car notre activité est en croissance constante. Nous recherchons des ingénieurs de travaux débutants et confirmés ainsi que des chefs d’exploitation », indique Valérie Batton, responsable du recrutement du groupe Colas.
Les autres entreprises connaissent les mêmes besoins. Pour attirer les jeunes diplômés, techniciens et ingénieurs, les entreprises multiplient les actions en direction des écoles : accueil de stagiaires, visites de chantiers, soirées avec des anciens, sponsoring… « Les jeunes diplômés sont très sollicités, souligne Anne-Marie Fanlo, responsable du recrutement chez Léon Grosse. Il faut être attractif pour les faire venir. Le parcours d’intégration et de formation que nous avons mis en place tant sur la filière travaux que sur la filière études fait partie des critères déterminants dans leur choix. »
Pour élargir le vivier de leurs futures recrues, les entreprises ont également ouvert l’éventail des écoles cibles. Elles n’hésitent plus aujourd’hui à frapper aux portes des écoles généralistes, l’Ecole nationale d’arts et métiers en tête, ou à se rapprocher des filières universitaires.
Faire preuve d’imagination pour embaucher. Du côté des confirmés, le marché reste saturé. La rareté des « quadras » et le cocooning des entreprises en direction de leurs meilleurs éléments ne jouent pas en faveur de la mobilité. Face à ce casse-tête, les recruteurs multiplient les actions : chasse de tête, veille sur les sites d’emploi, job dating avec des associations d’anciens élèves, cooptation… tous les moyens sont mis en œuvre pour pourvoir les postes. « Nous avons besoin de recruter des ingénieurs travaux expérimentés, des directeurs travaux, des responsables d’exploitation pour prendre en charge des gros chantiers ou simplement renforcer nos équipes », indique Nicole Coulpin, responsable du service recrutement, formation, gestion des compétences d’Eiffage Construction.
Pour capter ces profils, Bouygues Construction a mis en place une cellule de recrutement chargée d’identifier, d’approcher et de pré-qualifier des ingénieurs et des cadres avec une première expérience professionnelle. « En 2006, nous avons analysé 20 000 CV, pré-qualifié et transmis aux différentes entités du groupe 2 000 dossiers et réalisé 200 propositions d’embauches », indique Vincent Nicot, responsable du recrutement et des relations écoles de Bouygues Construction.
Les recruteurs du secteur envisagent une autre piste : l’intégration de profils non-BTP. « Nous allons explorer de nouveaux champs en essayant de capter des professionnels qui ont une base BTP comme un diplôme d’ingénieur et qui ont effectué une carrière dans l’industrie par exemple », explique Stéphane Tisserant, directeur emploi mobilité de Vinci Construction France. Une démarche encouragée par les cabinets de recrutement. « Les entreprises continuent de vouloir des profils classiques alors que le marché impose d’élargir le spectre. Elles doivent faire preuve d’imagination dans leur recrutement, en prenant par exemple des professionnels issus de secteurs connexes », estime Jocelyne Hanan, consultante du cabinet JRH Partner. Une option qui deviendra sans doute un passage obligé dans les années à venir.