Coedis, la Fédération des Distributeurs d’Equipements et Solutions Electriques, Génie climatique, Sanitaires et Plomberie, publie son bilan de l’activité 2023 et ses prévisions pour 2024. L’acteur fait état d’une année trouble, soutenue pourtant par l’inflation. Ainsi, l’activité du second œuvre a généré un chiffre d’affaires de 14,5 milliards d’€ HT, en progression de 2,7 % en valeur par rapport à 2022. Cela traduit un léger retrait en volume, considérant une inflation moyenne de 5%. Le secteur électrique pèse pour 5,7 Mds, le génie climatique pour 5,2 Mds, le sanitaire pour 2,1 Mds et la plomberie pour 1,5 Md.

Si le début de l’année 2023 avait particulièrement bien commencé, un ralentissement en fin d’année, notamment en septembre et décembre, est venu perturber le secteur. La récession dans le neuf se poursuit, avec une nouvelle chute de 20% de mises en chantier concernant les logements et 15% pour le non-résidentiel, pourtant soutenu par les commandes publiques. L’activité s’est reportée partiellement sur la rénovation avec 3% de croissance, portée par la rénovation énergétique. En revanche, la confédération prévoit une stagnation en 2024. Dans son bilan annuel, Coedis détaille 3 focus : génie-climatique, sanitaire et plomberie.
Le génie-climatique en progrès
Dans le détail, le génie climatique a généré 5,2 Mds €, soit +5,9 % par rapport à 2022. Les ventes en volume augmentent légèrement. Principal responsable de cette hausse, l’EnR, qui explose de 67,5%. Les PAC, produit le plus onéreux, dégage 2,041 milliards €, soit une augmentation de 9,4%. La PAC air-air se distingue avec +19%. Une demande forte du marché à laquelle l’insuffisance de professionnels qualifiés peine à répondre. En revanche la politique d’aides publiques et la récession du neuf pourrait induire un net retrait pour la PAC air-eau pour 2024. La VMC connait une hausse de 6%. Le chauffe-eau thermodynamique enregistre 15% de croissance pour le monobloc et 9% pour le bi-bloc, bien que le ralentissement du neuf devrait là aussi affecter cette croissance.

En récession, les générateurs biomasse perdent 16,7% et les chaudières au fioul -23%. Ces dernières devraient connaître une lente décroissance continue après la réduction des aides et les contraintes réglementaires. D’autant plus qu’aucun signe de reprise n’incite à l’optimisme : la Fédération Française du Bâtiment table sur un recul global de -5% sur le CA 2024. Fin mai 2024, l’activité du génie climatique dessine une décroissance de 15%.
Baisse des volumes en sanitaire
Le secteur sanitaire enregistre 2,1 Mds €, soit +1,3 %. En dehors des équipements PMR, de très légères variations (entre -0,4 et +1,1%) dans les produits mais ces chiffres cachent une baisse sensible des volumes. Coedis perçoit une volonté d’écouler les stocks et prévoit ainsi peu d’achats aux négoces.« La baisse d’activité en construction neuve touche plus fortement les distributeurs nationaux disposant de contrats cadre avec les majors de la construction, les régionaux se trouvent à ce stade moins impacté », analyse la fédération. Elle observe un retour du bois massif et de l’inox. La baignoire recule de -12% au profit de la douche, tandis que les panneaux muraux à coller bondissent de 21%. L’inflation traduit une augmentation de 3 à 4% en valeur sur les équipementsPMR, mais MaPrimeAdapt’, dispositif en place depuis janvier, pourrait générer de la demande dans les mois à venir.

La plomberie enregistre 1,5 Md € de chiffre d’affaires, avec une faible croissance de 1,7%. L’outillage et autre consommable augmente de 2,6% et l’équipement pour le traitement de l’eau et l’irrigation augmente de 3,5%. Enfin, la partie électricité, avec 5,7milliards €, progresse de 0,7%.