Face aux entreprises low-cost, comment réagir ?

Avec l’arrivée d’entreprises étrangères du BTP en France, le phénomène de dumping social s’aggrave. État des lieux sur ce phénomène et sur les moyens d’actions.

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Avec l'arrivée d'entreprises étrangères du BTP en France, le phénomène de dumping social s'aggrave

Ce n’est désormais plus une crainte, mais bien une réalité : la présence des entreprises low-cost, facilitée par la directive européenne dite « Bolkestein », semble faire tâche d’huile en France. Qu’il s’agisse d’entreprises espagnoles « négligeant » d’adresser les déclarations de détachement en Languedoc-Roussillon, de l’explosion des salariés détachés dans le Val du Marne ou dans le secteur du photovoltaïque, qu’il s’agisse de structures roumaines ou bulgares domiciliées en Espagne se mettant à la disposition d’entreprises françaises, ce qui équivaut à un prêt de main d’œuvre illicite, ou encore du travail nocturne d’entreprises étrangères sous-traitantes en Champagne-Ardenne, entre manquements et montages frauduleux cette forme de concurrence très critiquée semble n’avoir aucune limite.

Face à l’utilisation de cette main d’œuvre économiquement plus rentable, qui représenterait entre 220 000 et 300 000 salariés dans l’hexagone, la colère gronde chez les artisans. Francis Mezzone, président de la Capeb Hérault, l’a martelé le 30 novembre dernier devant élus et artisans : « Ce qui coûte cher dans le BTP, c’est la main d’œuvre. Or, ces entreprises ne sont pas soumises aux mêmes obligations en termes de charges. Le différentiel de charges sociales est donc très important, ce qui leur permet de proposer des tarifs pouvant aller jusqu’à 30 % en dessous de ce que proposent les entreprises françaises ». L’inquiétude est aussi partagée par la Fédération Française du Bâtiment. Dans son intervention du 12 décembre, Didier Ridoret, son Président, ne demande-t-il pas pêle-mêle d’entreprendre « l’indispensable lutte contre la concurrence déloyale de certaines entreprises étrangères et des auto-entrepreneurs qui facturent sans TVA » ?

Les entreprises tentent de s’organiser. Elles sont invitées à la vigilance quand elles répondent à des appels d’offre, quitte à se rapprocher d’autres entreprises pour vérifier l’équilibre du marché. Sans brader ni la qualité du travail ni les produits mis en œuvre, elles ne doivent pas hésiter à utiliser des outils de calcul du prix de revient et du suivi de gestion. Enfin, la recherche de niches où la concurrence déloyale ne se risque pas, mais aussi le regroupement sous quelque forme que ce soit, qui permet d’accéder à des marchés d’offre globale, sont quelques-unes des solutions qui s’offrent aux artisans. Dans cette démarche, l’amélioration des compétences doit devenir un leitmotiv, qu’il passe par le suivi des modules FEEBat, l’obtention de qualifications ou encore des labels tels qu’Eco Artisan ou Pro de la Performance Energétique

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