Le temps des prises et des interrupteurs carrés en plastique blanc ou beige est-il révolu ? Non, c’est encore le gros du marché. Mais la tendance est à la déco. Pour preuve, le nombre d’occurrences sur Google pour « interrupteur décoré » se monte à 216 000. Et à 473 000 si l’on cherche des interrupteurs design. « Cette tendance est à rapprocher de celle qui touche les radiateurs depuis quelques années, observe Yves Théoleyre, directeur du Mat’Electrique, showroom de Sonepar à Lyon. La prise et l’interrupteur étaient considérés comme des produits techniques et pas très beaux. Les particuliers les voulaient les plus discrets possibles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les clients recherchent des produits design, de couleur, avec de belles matières, pour réveiller ou se fondre dans leurs intérieurs. »
Une tendance qui n’a pas échappé aux fabricants, tous faisant d’ailleurs assaut d’inventivité. Dans le choix des patronymes des collections évocateurs de style : Odace et Unica chez Schneider Electric ; charme et classicisme pour la gamme Initia ou Univers Epure pour la collection Art d’Arnould… Ou encore dans les discours commerciaux. Ainsi, Hager écrit dans ses plaquettes : « Exit le blanc passe-partout, place à la couleur, aux structures, aux matières, à l’audace avant-gardiste ou au retour aux sources, place aux émotions, au regard, au toucher… » Bref, les industriels font preuve de créativité.
Cela se concrétise par des gammes de plaques, de touches et d’enjoliveurs riches de centaines de combinaisons. Arnould propose une cinquantaine de coloris différents. Hager comme Legrand et Schneider Electric une quarantaine. A cela s’ajoute la multiplication des matières, surtout naturelles et nobles : ardoise, marbre, pierre, métal, bois, verre, cuir, porcelaine ou encore le Corian et les incrustations de cristaux Swarovski. Et des textures : mat, satiné, brut, poli… « On propose des finitions intemporelles mais depuis peu, nous lançons, un peu comme dans la mode, des collections, souligne le responsable des produits LifeSpace chez Schneider Electric, Philippe Margerin. Et le phénomène se généralise d’autant plus facilement que les fabricants pour essayer de coller aux modes font appel régulièrement à des cabinets de tendances. Quant à Schneider Electric et Legrand, ils se sont dotés de direction artistique et du design. Chez le numéro un français, cette dernière dispose de pouvoirs renforcés puisqu’elle est directement rattachée à la direction stratégique du groupe.


