Euro plus que trois mois...

Environ 85 % des entreprises du BTP ne sont pas encore passées à l'euro ; elles sont encore 51 % à attendre le dernier moment, comme le révèle le sondage «Le Moniteur» /Pro BTP.

Top chrono : dans moins de dix semaines, le 1er janvier 2002, ce sera l'avènement de la monnaie unique dans les entreprises. Plus question de passer commande à un fournisseur et encore moins d'établir une facture en francs. A trois mois de l'échéance, l'état de mobilisation des entreprises du secteur est alarmant. Le sondage «Le Moniteur» /Pro BTP réalisé en août 2001 auprès d'un échantillon stratifié représentatif révèle qu'à cette date, 84,8 % des entreprises du BTP ne sont pas encore passées à la monnaie européenne. Si les entreprises de plus de 100 salariés se déclarent en majorité (74,6 %) opérationnelles, la proportion chute à une sur cinq pour les entreprises dont la taille est comprise entre 10 à 100 salariés, puis à une sur dix en dessous. Une légère remontée s'observe au niveau des artisans seuls, dont 16 % ont déjà franchi le pas.

Six entreprises de 1 à 9 salariés sur dix n'ont pas commencé à se préparer : le sondage confirme que bon nombre de petites entreprises n'ont pas du tout évalué les conséquences du passage à l'euro. Un attentisme alimenté par un excès d'optimisme puisque la quasi unanimité (plus de 90 %) affirme qu'elles seront prêtes au 1er janvier 2002. «La situation est en effet surtout inquiétante pour les petites entreprises. Ainsi, d'après votre sondage, très peu (moins de 20 %) ont pris contact avec leurs fournisseurs. Compte tenu de l'effet des arrondis sur les grandes quantités vendues à un prix unitaire faible, elles pourraient avoir de mauvaises surprises sur leurs postes achats» , souligne Agnès Thibault, directrice adjointe des affaires économiques de la CAPEB.

Autre signal d'alarme : 51 % des entreprises du BTP qui n'ont pas encore basculé comptent le faire en janvier 2002. Là encore, une fracture se dessine entre les grandes sociétés et les petites PME ou entreprises artisanales. Les premières sauteront le pas d'ici à fin novembre (pour les plus de 100 salariés) ou - fait marquant - courant décembre (de 50 à 99 salariés). Les autres ont en majorité programmé leur passage au-delà de la date légale du 31 décembre 2001. «Elles s'imaginent qu'il suffit de diviser par 6,55957 !» , prévient le consultant Pierre Cattelain. De fait, l'expérience des entreprises pionnières de l'euro montre qu'il faut du temps - en moyenne trois mois - pour se préparer et résoudre les problèmes. Les entreprises qui se réveilleront à la dernière minute risquent d'avoir du mal à trouver de l'aide sachant que les cabinets d'experts comptables et les prestataires informatiques commencent déjà à donner des signes de surcharge. A moins de trois mois de la date butoir, il ne faut plus attendre.

NE MANQUEZ PAS NOS FICHES PRATIQUES

1. Le cadre juridique de l'euro, le 5 octobre.

2. Basculer sa comptabilité, le 12 octobre.

3. Adapter ses prix,

le 19 octobre.

4. Euro et marchés publics, le 26 octobre.

5. Convertir son capital social, le 2 novembre.

6. Faire ses déclarations fiscales en euros, le 9 novembre.

7. Faire ses cotisations sociales en euros, le 16 novembre.

8. Basculer ses salaires, le 23 novembre.

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Pierre Cattelain

Gérant-fondateur de Formateurs associés (siège, Hauts-de-Seine), le consultant en gestion des entreprises s'est spécialisé depuis 1998 dans la préparation des entreprises à l'euro. Il anime de nombreuses formations sur ce thème au sein des antennes départementales

de la Fédération française du bâtiment.

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