Jurisprudence

Espèces protégées - Dans le cadre d'un référé-suspension, la condition d'urgence peut être remplie même si 90 % des travaux ont été réalisés

Réservé aux abonnés
Environnement
Conseil d'Etat (CE)Décision du 2024/04/08N°469526

Un préfet a délivré une dérogation « espèces protégées » pour un projet de restructuration d'un domaine skiable. Des associations de défense de l'environnement ont demandé au juge des référés d'ordonner, sur le fondement de l', la suspension de l'exécution de cette décision.

Le juge a rejeté leur demande en considérant que la condition d'urgence à suspendre l'autorisation n'était pas remplie. Quelque 90 % de la zone concernée ayant été défrichés, il a estimé que l'atteinte aux espèces protégées était déjà « très largement consommée ».

Question

La condition d'urgence devait-elle, en l'espèce, être écartée ?

Réponse

Non. Le Conseil d'Etat considère que le juge des référés s'est borné à « relever l'état avancé des travaux » alors qu'il aurait dû examiner si l'impact des travaux restant à effectuer sur les espèces protégées pouvait conduire à regarder la condition d'urgence comme remplie. Le juge des référés ne pouvait l'écarter sans examen détaillé et a donc entaché son ordonnance d'une erreur de droit. Cette décision intéressante restera sans effet dans cette affaire : le Conseil d'Etat s'est prononcé dix-huit mois après l'ordonnance rejetant la demande de suspension, le projet est donc probablement totalement réalisé.

.

Abonnés
Analyses de jurisprudence
Toute l’expertise juridique du Moniteur avec plus de 6000 commentaires et 25 ans d’historique
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !