Equipement municipal Une serre polyvalente en entrée de bourg

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La commune rurale de Lœuilly (900 habitants), près d’Amiens (Picardie), devait installer ses employés municipaux sur un terrain, à l’entrée du village. Le programme – plutôt hétéroclite – exigeait de regrouper une serre, un atelier, des bureaux, des vestiaires, des sanitaires, une salle de réunion, une cuisine et un espace de stockage de matériel ! Le tout pour un budget modeste… « Dans ce village traditionnel, on ne voulait pas être ostentatoire. Nous avons choisi de glisser le bâtiment dans le paysage comme s’il était là depuis toujours. Proche de la rivière, entre étangs et moulin, la figure transparente de la serre s’est imposée », explique Philippe Deprick, architecte de l’agence amiénoise Deprick-Maniaque.

La structure est légère, compatible avec le terrain meuble. Elle a été installée loin du bois voisin pour éviter les feuilles mortes collées au verre. Implantée face à la route, la serre abrite une « boîte close » en béton autoplaçant gris lasuré de 3 m de haut. Celle-ci accueille les locaux chauffés et isolés (vestiaires, sanitaires, salle de réunion et bureaux). Les établis des mécaniciens s’y adossent, à l’ombre.

La charpente métallique de la serre s’élance à 12 m de haut, en prenant appui sur un muret périphérique en béton de 1 m de hauteur. Véhicules et engins accèdent au nord, par des doubles portes de 4 x 4 m.

« 5 % de moins quel’estimation initiale ». Pour le chauffage, le bâtiment est divisé en trois zones. L’atelier est installé au nord avec des doubles vitrages. Les 14 °C réglementaires y sont obtenus par un chauffage à air pulsé au gaz. A l’opposé, les plantations horticoles bénéficient de l’ensoleillement du sud-est et d’un dispositif de chauffage analogue en renfort. La « boîte close » des bureaux est équipée d’une chaudière à gaz pour les 19 °C requis. La végétation court le long des façades. Selon les périodes et les besoins, l’horticulture prend le pas sur les ateliers et inversement.

Bâtie sur mesure, la serre dispose d’un système de ventilation par trois sheds qui s’ouvrent en faîtage. Asservis à des sondes de température, ils se referment en cas de vent violent ou d’averse. Des stores automatiques horizontaux peuvent également être déployés pour protéger les trois espaces de l’excès d’ensoleillement. Si le vitrage est armé en toiture, les autres matériaux sont plus basiques et faciles d’entretien : charpente en acier galvanisé, menuiseries extérieures en aluminium brut, façades en simple vitrage de 4 mm d’épaisseur et de dimension standard (0,60 x 1,00 m). Le sol en béton se lave au jet.

« Le bâtiment devrait bien vieillir sans exiger de frais de ravalement. C’est important pour une petite commune », souligne encore Philippe Deprick, qui précise avoir respecté « l’estimation initiale moins 5 % ». « La situation a guidé le choix architectural, conclut Jean-Louis Maniaque, son associé. Le reste est question d’ingéniosité et de finitions. Il faut également souligner la confiance accordée par le maître d’ouvrage sur la base d’un croquis préliminaire. Le résultat est presque luxueux, ce qui a même provoqué un début de polémique dans le village ! »

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