Fournisseur de ciments, bétons et granulats, Eqiom, ETI française filiale de l'Irlandais CRH, se pose depuis plusieurs années comme un acteur de la construction durable par ses choix industriels, ses solutions produits et l’engagement de ses collaborateurs.
Pour gagner encore en performance et en visibilité sur ces thèmes, l'entreprise a décidé de rendre plus visible toutes ses initiatives en les réunissant sous une seule et même bannière : Eqiom R, Construisons Durable.
R comme Respect (des générations futures), comme Responsable dans l’utilisation de ses ressources, et surtout comme Réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ciment et béton bas carbone
Pour ce dernierr R, Eqiom a décidé d'agir sur l'ensemble de sa chaîne de valeur - de l'utilisation du clinker jusqu'à la construction - le principal axe de travail étant bien entendu la réduction de l'empreinte CO2 de ses activités et de ses produits.
D'abord Eqiom valorise au maximum des déchets comme combustible de substitution. "350 000 t de déchets sont valorisées pour un taux de substitution énergétique supérieur à 60%", vante ainsi Roberto Huet, président d'Eqiom.
D'autre part, Eqiom affiche un "facteur clinker" (taux de clinker dans le ciment) inférieur à 70%, obtenu notamment grâce à l'utilisation de laitiers de haut-fourneaux. "Le laitier en tant que sous produit est un déchet « subi », il n'est pas possible d’en produire plus", fait toutefois remarquer Roberto Huet. "Quant aux récents débat sur l'allocation économique du poids carbone de ces laitiers, nous l'estimons à 120 kg CO2/tonne".
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Sur ces bases, Eqiom a établi un référentiel qu'il veut transparent permettant d’identifier les niveaux carbones de ses ciments et bétons.
4 classes de réduction de CO2 ont été établies à partir d’une valeur de référence, un ciment CEM I avec un "poids carbone" de 765 kg CO2/t :
- -20/-30% = bas carbone
- -35/-50% = très bas carbone
- > 50% = ultra bas-carbone
Les solutions durables d’Eqiom seront désormais déclinées selon ce référentiel et les produits seront bientôt marqués avec les indices correspondants.
Des millions d'euros d'investissements
Plus largement, Eqiom va beaucoup investir dans les prochaines années pour se mettre à l'heure du bas carbone.
"L’Ademe a chiffré, pour l’industrie française, entre 3 et 4 Mds € les investissements nécessaires pour la conversion au bas carbone", confirme Roberto Huet. "Nous, nous allons continuer à évoluer sur la substitution thermique et la valorisation de déchets. Pour atteindre notre objectif qui se situe au-dessus de 80 % de remplacement, cela nécessite par exemple des pyrogazéificateurs. Ce qui représenterait 25 M€ par usine, soit 100 M€ pour Eqiom pour la partie valorisation".
"En ce qui concerne la substitution du clinker, il faut des matières alternatives au laitier", poursuit Roberto Huet. "Nous sommes leader sur l'utilisation des laitiers de haut-fourneaux depuis des années de part notre présence géographique dans le nord, à proximité du bassin de l’industrie sidérurgique - Florange, Dunkerque, sidérurgie allemande... Mais l’apport en laitier va dépendre de la production de fonte en France. Or elle ne risque pas d’augmenter. La recherche porte donc sur des matières alternatives comme les argiles calcinées par exemple. Les investissements dépendront de notre capacité à utiliser les fours actuels ou ou au contraire du besoin d’ajouter des fours (ce qui représente une centaine de millions d'euros). En tout état de cause, il faut moderniser l’outil de production. Pour Eqiom cela représente 300 à 500 M€ pour l’ensemble des usines", conclut-il.
Le facteur RE2020
Pour viabiliser ces engagements, Eqiom a besoin de l'engagement des pouvoirs publics : "Il est difficile de prendre les décisions d’investir s'il n'existe pas de cadre clair", avertit Roberto Huet en référence à la RE2020. "Et je ne vous parle pas de l’ACV dynamique et autres « baguettes magiques » en bois qui régleraient d'un seul coup la question", ironise-t-il avant de conclure : "Il faut une mixité des matériaux et surtout mettre la bonne quantité de béton au bon endroit."