Identifier par filière, les différentes activités, lister les tâches et les savoir-faire qu'elles requièrent des salariés, tel est l'objet de la BNDC développée depuis maintenant plus de trois ans par le GFC. « Il s'agit de savoir qui fait quoi dans l'entreprise, de l'aider à sérier les compétences dont elle dispose » explique le GFC.
Pour Marie-José Boulet, conseiller formation à l'Aref de Basse-Normandie, « la BNDC est une base de dialogue avec l'entreprise. Nous n'arrivons jamais avec notre kit BNDC. Chaque fois, nous l'adaptons à l'entreprise, à sa demande. Nous l'utilisons avec une vingtaine d'entreprises par an ». Vingt-quatre filières sont aujourd'hui exploitées dans la banque (gros oeuvre construction neuve, génie civil, menuiserie, façades...), chacune détaillant environ 10 à 15 activités, qui se décomposent en tâches à accomplir et en savoir-faire à maîtriser.
Disposer rapidement d'une définition de poste
« On utilise le langage de l'entreprise. On créé ses activités, ses emplois, ses savoir-faire », précise Marie-José Boulet. Plusieurs entrées sont permises (par compétence, par fonction, par filière..) et maintes utilisations sont possibles. Ainsi, telle entreprise de menuiserie qui souhaite embaucher un salarié pour faire le lien entre le chantier et le bureau d'étude peut disposer rapidement d'une définition de poste ; telle autre peut définir les compétences de sa filière travaux souterrains, ou mieux connaître l'un de ses métiers de base. « Souvent, complète le GFC, lorsque l'on pointe la liste des activités et des tâches de telle filière, des manques que l'entreprise n'a pas toujours repérés apparaissent. Elle peut ensuite plus facilement établir son plan de formation ».
Fougerolle s'est interrogée sur ce qu'est un chef de chantier. « Nos directeurs de filiales avaient du mal à définir le travail d'un chef de chantier. Avec l'Aref de Lyon, nous avons travaillé sur la fonction. La BNDC n'est pas exploitable en l'état. Nous l'avons adaptée à nos besoins pour définir les tâches accomplies par nos 350 chefs de chantier, explique Nicole Coulpin, responsable formation. Ce travail nous permet de les positionner avant de les envoyer en formation ».
SAE s'est inspirée de la BNDC pour établir la relation entre la grille de classification bâtiment et les savoir faire. « C'est quoi un bon ouvrier, s'interroge Daniel Villedieu, responsable des ressources humaines pour la filière travaux de SAE. La grille de classification est trop générale. Nous avons défini notre propre référentiel maçon-coffreur qui nous permet de positionner le salarié par rapport à son coefficient sur la grille, et de savoir à quelle tâche précise cela correspond. Nous sommes partis du coefficient 185 (niveau CAP) pour définir les tâches et les savoir faire des autres coefficients de la grille ouvrier ». D'autres référentiels « maison » ont été établis (« électromécanicien de chantier » pour l'entretien de matériel et « la fonction travaux » qui concerne l'encadrement). « Aujourd'hui, nous souhaitons informatiser ces outils pour les relier à notre logiciel de formation » explique Daniel Villedieu.
Conscient des limites actuelles de son outil, le GFC poursuit l'informatisation et surtout, la mise sur réseau, de sa BNDC. « L'utilisation diffère d'une Aref à l'autre » remarque Nicole Coulpin. Certaines Aref disposent de disquettes, d'autres d'une version papier uniquement. Les entreprises souhaitent pouvoir adapter facilement la BNDC à leurs spécificités. Elles sont nombreuses à vouloir disposer de disquettes pour se constituer des « BNDC maison ».