La modernisation de la ligne ferroviaire-clé de la mobilité d’Aix-Marseille-Provence a redémarré début juillet. Cette seconde phase des travaux qui ont commencé en 2018 consiste en la réalisation simultanée d’une série de nouveaux ouvrages permettant de doubler 3,5 kilomètres de ligne supplémentaire entre les deux principales villes de la métropole, Marseille et Aix-en-Provence.
Avec un impératif de temps important : le trafic est totalement interrompu entre Gardanne et Aix-en-Provence, de juillet à novembre 2019.
Trois sites font l’objet de modifications conséquentes : du côté de Luynes, le pôle Turin, au bord de la D7, nécessite l’élargissement de deux ponts et d’un aqueduc.
« Les trois ouvrages se tiennent sur un linéaire de 400 mètres, avec des contraintes environnementales, ferroviaires, routières et hydrauliques », explique Alexandra Biro, la cheffe de chantier de SNCF Réseau.
Réalisé par NGE pour un montant de 5 millions d’euros, le chantier de Valabre consiste d’abord à agrandir le pont Turin qui traverse la route fréquentée, en y ajoutant une passerelle d’accès pour les promeneurs et les petits animaux. En bord de chaussée, accolé au pont de la Luynes, un second ouvrage prend appui dans le lit de la rivière qu’il traverse. Des plongeurs y ont posé un matelas qui doit assurer la protection des fondations et de la semelle du pont en cas de crue.
Microminage en forêt méditerranéenne
Pour insérer dans le paysage ce pont en béton assemblé récemment sur place, un parement en pierre est posé pour rappeler le premier ouvrage. « Nous avons travaillé avec l’Office de tourisme et la mairie pour préserver la physionomie de ce site apprécié des marcheurs », poursuit Alexandra Biro. Tout près de là, la voie unique d’origine serpente à flanc de colline.
Ainsi, 30 000 m3 de roches seront excavés durant l’été par microminage pour élargir le passage. Le risque incendie est pris au sérieux, en plein cœur de l’été. « Nous sommes équipés de cuves à eau et d’extincteurs en nombre suffisant pour nous permettre de contenir un départ de feu, reprend la cheffe de chantier. Nous sommes en outre en contact quotidien avec le Sdis que nous prévenons lors de chaque tir ».
Plus loin sur la ligne ferroviaire, dans le village de Luynes, un portique en béton remplacera le pont voûté maçonné démoli. Sur un site habité, l’accès et les désagréments liés aux travaux sont les principaux obstacles. La ligne ferroviaire circule au fond des jardins, ce qui a imposé à SNCF Réseau d’obtenir une occupation temporaire du terrain d’un riverain.
Disparition du dernier passage à niveau
Arrivé à Aix-en-Provence, tout près du nouveau campus universitaire de la Pauliane, le dernier passage à niveau de la ligne Aix-Marseille a disparu. Le chantier de 2 millions d’euros confié à Bouygues a reconstitué la route qui passe désormais sous la voie ferrée.
En gare, la nouvelle passerelle n’attend plus que son ascenseur. En même temps que le passage de deux à cinq voies à quai, SNCF Réseau rallonge la longueur du quai à 220 mètres et reprend les raccords hydrauliques. Sept nouveaux aiguillages vont également être installés. Plus longs, ils permettront aux trains de traverser la gare à 60 km/h au lieu de 30.
L’allongement des quais et la modification des aiguillages obligent le maître d’ouvrage à repousser l’entrée en gare au-delà du pont Schumann, ce qui a transformé cet ouvrage léger en zone très dense, en une structure massive. Enfin le bâtiment technique de signalisation qui permettra de commander l’installation de la gare depuis Marseille sera livré en fin d’année.
Ce sont 50 millions d’euros qui sont consacrés aux travaux de la gare d’Aix-en-Provence ; 250 000 déplacements quotidiens sont réalisés entre Aix et Marseille. Le TER n’en capte aujourd’hui que 3 %.