« En matière d’économie circulaire, la logistique est primordiale.BringBack travaille ainsi de façon exclusive avec Mobivia pour les batteries au plomb de voitures et avec Volvo Trucks pour celles des camion. Et désormais, avec Ennea Green pour les autres engins professionnels de manutention », résume Christophe Deboffe, dirigeant du bureau de conseil Neo-Eco (6 millions d’euros de chiffre d’affaires, 60 personnes) dont BringBack est une filiale installée à Béthune. Selon ce spécialiste de création de boucles d’économie circulaire, c’est aujourd’hui la partie récupération des batteries usagées qui freine leur réutilisation dans les voitures thermiques : les débouchés étant aujourd’hui assurés, ainsi que la partie technique de régénération.
« Une batterie régénérée retrouve 100 % de ses capacités, c’était déjà prévu par l’inventeur de la batterie au plomb. Il faut de 12 à 48 heures pour effectuer le process. Le plus dur dans la mise en place des boucles d’économie circulaire, c’est de casser les habitudes. Pour que les batteries arrivent en bon état chez nous, il faut pouvoir rémunérer tous les acteurs de la chaîne », souligne Christophe Deboffe, qui vise 30 000 batteries de voitures régénérées en 2024 et 50 000 en 2025 ainsi que 2 000 batteries de camions en 2024 et jusqu’à 10 000 en 2025.
Le plus dur dans la mise en place des boucles d’économie circulaire, c’est de casser les habitudes
— Christophe Deboffe, dirigeant du bureau de conseil Neo-Eco

Une machine, déplaçable au plus près des gisements, permet de détecter en quelques secondes si une batterie peut être régénérée ou pas. © E.L.
Croissance
A Béthune, les deux partenaires occupent déjà environ 2 000 m2 chacun et ils cherchent déjà à s’agrandir sur le site. Mais pas seulement !Pour se développer et se rapprocher des gisements de batterie et de matériel à reconditionner, ils veulent ouvrir deux autres sites où ils seront également voisins en ciblant l’ouest de la France et le couloir rhodanien.
Le recours à du matériel reconditionné présente en effet un important potentiel de croissance avec, selon Ennea Green, des coûts moyens réduits de 30 à 50 % et des émissions de CO2 diminuées de moitié par rapport à un équipement neuf tout en offrant des délais de livraison plus courts avec les mêmes garanties que du neuf.
D’ici trois ans Ennea Green, qui ne compte pour l’instant qu’une quinzaine de salariés (1,5 million d’euros de chiffre d’affaires après un an d’exercice en étant parti de zéro), espère ainsi disposer de trois sites d’une cinquantaine de salariés. Et pour pouvoir prochainement se positionner sur le marché de l’électromobilité, BrinBack aimerait aussi s’attaquer bientôt à la régénération des batteries au lithium, dont le process est plus compliqué. « Mais que nous arrivons aussi désormais à régénérer », se félicite déjà Christophe Deboffe.