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Porté par la dynamique du marché européen, Eiffage poursuit sa croissance en 2023

La major a enregistré une progression de 7,4 % de son chiffre d'affaires à structure réelle en 2023 et aborde l'année 2024, comme les suivantes, avec sérénité.

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Benoît de Ruffray, P-DG du groupe Eiffage.

Eiffage, comme Bouygues et Vinci, a réalisé un très bon exercice 2023. Avec une croissance de 7,4 % à structure réelle de son chiffre d’affaires qui atteint désormais 21,832 Mds€, la major continue sur la lancée des dernières années. Le résultat net consolidé est aussi en forte progression de 13,1 % pour atteindre 1,013 Md€ (896 M€ en 2022).

Le président-directeur général d’Eiffage, Benoît de Ruffray, pointe aussi un fonds de roulement « qui se porte plutôt bien. C’est une solidité permettant d’appréhender, quel que soit le métier, des projets un peu plus significatifs. » Ainsi, le cash flow libre du groupe s’établit à 2,3 Mds €, en hausse de 500 M€ par rapport à 2022.

Un marché européen porteur

« Nous avons une croissance en Europe un peu plus importante qu’en France. C’est un choix délibéré », a annoncé d’entrée Benoît de Ruffray. Ainsi, alors que le marché français est en croissance de 5 % (15,038 Mds€ contre 14,316 Mds€ en 2022), l’Europe est à +16,4 %, passant de 5,238 Mds€ à 6,099 Mds€ en 2023. Des performances qui permettent au segment international d’être en croissance de 13,2 %, alors que le marché hors Europe est en baisse de 9,2 %. L’Allemagne est moteur, avec une croissance de l’activité de 23,7 % pour 1,761 Md€. In fine, Eiffage a réalisé 37 % de son activité hors de France.

Nous avons une croissance en Europe un peu plus importante qu’en France. C’est un choix délibéré.

—  Benoît de Ruffray, P-DG

Une dynamique générale de l’activité

La major affiche « une bonne dynamique générale », commente sobrement Benoît de Ruffray. Les activités de travaux ont un chiffre d’affaires en croissance de 7,1 % pour atteindre 18,2 Mds€, alors que les concessions sont à +9,2 % pour 3,649 Mds€. Dans le détail, la branche infrastructures est en progression de 9,5 % pour 7,98 Md€, notamment porté par l’international (+22,8 %), avec la ligne grande vitesse HS2 en Angleterre, l’autoroute E18 en Norvège et une bonne dynamique du marché des infrastructures en Allemagne. Les performances sont plus disparates en France (+0,3 %), avec une croissance de 3,4 % pour la route et 41,8 % pour le métal, ce dernier porté par l’éolien offshore. Cependant, la branche affiche une baisse dans l'Hexagone de 11,9 % sur le génie civil, dû à la baisse d’activité liée aux travaux du Grand Paris Express.

Eiffage Energie Systèmes bénéficie de son côté de ses opérations de croissance externe, avec 11 acquisitions en 2023. A noter sur ce point, le rachat important de l’entreprise allemande Salvia Group, dotée de 1600 collaborateurs et d’un chiffre d’affaires de 350 M€, en octobre 2023. Ainsi, l’activité est en hausse de 11,6 % à 5,94 Mds€ de CA, dont 3,6 % grâce à la croissance externe. La France est sur ce point-là porteuse avec +16,4 %, contre +3,2 % à l’international.

Une construction « résiliente »

Seul bémol, la branche construction, en baisse de 2,3 % pour 4,26 Mds€ (-4,5 % en France et +5% en Europe). Sur ce point, Benoît de Ruffray tempère : « La rénovation, les équipements publics et les bâtiments industriels permettent d’afficher des performances relativement stables et résilientes. » De fait, la branche construction subit la chute de la construction neuve, avec un chiffre d’affaires de l’immobilier en baisse de 24,8 % à 0,82 Md€ et compte 1941 réservations contre 2481 en 2022. Aucun plan de licenciement n’est envisagé par Eiffage assure son P-DG.

2024 sera donc « une année de résilience » pour la branche construction. Le P-DG d’Eiffage compte pour l’avenir sur des gros projets structurants, comme Nové, marché de 1,5 Md€ avec l’armée pour rénover 8 000 logements et en construire 3 000. A lui seul, il représentera « 200 M€ d’activité en 2024 et 400 M€ en 2025 », précise le dirigeant qui sait également pouvoir s'appuyer sur la visibilité offerte par le niveau des carnets de commandes de la branche construction qui atteint 5,1 Mds € (+3%). Ceux de l'ensemble des activités de travaux sont en forte hausse passant de 18,5 Mds€ en 2022 à 26 Mds€ en 2023, principalement portés par la branche infrastructure (14,4 Mds€) et la branche énergie (6,5 Mds€).

Des grands projets structurants 

Sans surprise, l’attribution de la ligne 15 est du Grand Paris Express et du lot génie civil des deux EPR 2 de Penly sont centraux. « Ces deux contrats nous donne un saut de visibilité au-delà de 2026 », précise Benoît de Ruffray. Deux grands marchés qui constituent des projets historiques pour le groupe : « Nous avons fêté en 2023 les 30 ans du nom d’Eiffage, se réjouit son P-DG, et nous avons remarqué que notre développement n’a pas été continu, mais jalonné d’étapes clés. Ces deux projets en sont de nouvelles et mobilisent l’ensemble du groupe derrière un étendard commun. »

Une taxe toujours contestée

Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport longue distance est toujours contestée par les concessionnaires comme Eiffage. Le groupe estime qu’elle aurait une incidence de 121 M€ sur son résultat opérationnel courant consolidé en 2023. Deux étapes dans la contestation de cette taxe sont avancées par Benoît de Ruffray : « Premièrement, sa constitutionnalité. Si elle est constitutionnelle, nous demanderons l’application de nos contrats, qui prévoient une compensation au cas où une telle taxe serait appliquée. »

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