Pourquoi avoir réalisé ce tableau de bord ? Quelle est sa finalité et son utilité ?
Philippe Pelletier : Le secteur du bâtiment et de l’immobilier représente la composante la plus importante de la politique nationale et européenne de transition énergétique. Des objectifs ambitieux lui sont assignés, et il était donc indispensable de bénéficier d’un outil global de suivi.
Un tel outil est en effet nécessaire pour mesurer de manière collective le déploiement des actions et renforcer la cohérence et le dialogue avec les acteurs.
De nombreux outils de suivi et d’indicateurs existent heureusement déjà : ce tableau de bord a été réalisé avec l’aide de tous, sous la conduite précieuse du CSTB. Nous n’avons ainsi inventé aucun indicateur, ce document procédant simplement à la mise en perspective de données publiques.
Le tableau de bord fait enfin écho à l’échelle nationale aux baromètres régionaux du Plan Bâtiment Durable publiés par les Cellules Economiques Régionales de la Construction (CERC), ce qui renforce sa pertinence.
Quels sont les grands enseignements que vous en tirez ?
P.P. : Construits autour de six chapitres thématiques, le tableau de bord nous donne une photographie, fixée à fin 2012, de la dynamique de construction et de rénovation durables.
Le secteur de la construction neuve montre les meilleurs résultats avec, globalement, une bonne prise en compte de la nouvelle réglementation thermique (RT 2012), laquelle est ambitieuse et à la hauteur des enjeux.
Dans le champ de la rénovation énergétique qui, comme chacun sait, constitue la part la plus stratégique et la plus complexe du sujet, de premiers résultats encourageants sont enregistrés depuis ces dernières années. Toutefois, il faut intensifier les efforts pour atteindre la bonne trajectoire au regard des objectifs de moyen (2020) et long termes (2030-2050).
En termes d’emplois et d’activité économique, le secteur de l’efficacité énergétique dans le bâtiment est sensible à la conjoncture économique mais il résiste et augmente en part relative.
Quelles sont vos recommandations pour améliorer la trajectoire ?
P.P. : Le tableau de bord s’arrête à fin 2012. Or, depuis près d’un an, de nouvelles mesures ont été mises en place, notamment à travers le plan de rénovation énergétique de l’habitat.
Nous constatons la mobilisation et la motivation des acteurs à porter la rénovation énergétique des bâtiments. Ceci s’illustre par exemple par un foisonnement d’innovations publiques et privées dans les territoires, notamment dans la structuration de l’offre, l’accompagnement des ménages et les financements.
En renforçant encore davantage ces dynamiques, je ne vois pas qu’il y ait d’obstacle à l’inflexion de la trajectoire et l’atteinte des objectifs.
Quelles perspectives pour ce tableau de bord ?
P.P. : Le tableau de bord constitue une première étape : il doit évoluer dans le temps au fur et à mesure que la connaissance et les outils statistiques progresseront. A terme, l’outil a vocation à entrer en cohérence avec les baromètres des CERC.
Il s’agit d’un assemblage vivant qui doit être actualisé au moins une fois par an par la contribution de tous les acteurs. Le tableau de bord est à l’image du Plan Bâtiment Durable : celle d’une mobilisation de tous au service de la transition énergétique du bâtiment.
Pour consulter le tableau de bord, cliquez ici