Il aura donc fallu un an pour redonner un avenir à l'EMB (Chambre parisienne de la maçonnerie) après le désengagement de la Camba. Les difficultés portaient sur le coût des travaux à faire dans les bâtiments pour les mettre aux normes de sécurité. L'Etat proposait 8 millions de francs alors que le conseil régional en attendait le double, estimant à 25 millions de francs les travaux indispensables pour une mise en conformité avec les normes en vigueur... Alors que depuis mars, malgré un accord des parties sur le rôle pédagogique de l'établissement, le dossier piétinait, la situation s'est débloquée fin juin. Le ministère de l'Education nationale apporte 15 millions de francs, ce qui laisse 10 millions de francs à la charge de la région Limousin. « Il nous restera à nous soucier du confort des élèves, ce qui, dans les dix ans à venir peut représenter 40 millions de francs » estime Jean-Jacques Besse, vice président du conseil régional chargé des lycées. Ce sauvetage de l'EMB aura eu le mérite d'enraciner l'établissement dans sa région.
« Même si dans le passé nous n'avions été associés en rien, il n'était pas question pour la profession de laisser disparaître un tel établissement, analyse Alain Robert, président de la Fédération régionale du bâtiment. C'est le seul du département de la Creuse et sa notoriété constitue un atout que beaucoup peuvent nous envier ». La Fédération du bâtiment a élaboré un nouveau projet pédagogique pour l'EMB en partenariat avec les services du Rectorat, du CCCA et du Conseil régional, et les trois partenaires ont mis en place avec l'Etat un comité de suivi. Dans le cadre d'une convention de cinq ans, le Comité central de coordination de l'apprentissage apporte 3 millions de francs par an pour le fonctionnement, le ministère de l'Education s'engageant à ne pas réduire les personnels. On a en effet pu craindre les effets de la crise sur le recrutement. Ils sont limités puisqu'au moins 600 élèves de toute la France sont partants pour la rentrée. Ils étaient 732 cette année.
Ouverture sur l'apprentissage
Dès la prochaine rentrée scolaire, une nouvelle cohérence des formations est recherchée au travers de cinq filières : gros oeuvre, pierre, finitions, métaluver, bois. Autre novation, Felletin s'ouvre en septembre à l'apprentissage et créé cinq sections devant accueillir lors des deux prochaines rentrées scolaires soixante douze apprentis (voir encadré). L'école, qui jusqu'à présent ne fonctionnait que sous statut scolaire, continue avec ses points forts et lance ici aussi de nouvelles sections dont un BTS aménagement finition, marchepied vers la formation d'ingénieurs en réhabilitation qui existe à Limoges. Seuls deux établissements en France préparent ce BTS. L'EMB est en train de prendre un nouveau départ.
