Droit social et vie des entreprises : ce qui a changé au 1er janvier 2020

Réforme de l'épargne salariale, mise en cohérence du seuil d'immatriculation de l'EIRL avec la loi Pacte... En droit social et RH, l'année 2020 promet d'être mouvementée !

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Epargne Salariale en Entreprise
Droit social et vie des entreprises : ce qui change au 1er janvier 2020

Le développement de l'épargne salariale et de l'aide pour favoriser l'actionnariat salarié 

Des changements font leur apparition pour les employeurs et salariés des entreprises qui bénéficient d'un accord d'intéressement, de participation et d'un plan d'épargne salariale afin de développer au mieux cette épargne et de favoriser l'actionnariat salarié et l'information des salariés.

Les dispositions sont entrées en vigueur depuis le 23 août, sauf celles du II de l'article 1er du décret relatives au contenu du relevé annuel de situation adressé aux bénéficiaires par le teneur de registre des comptes administratifs qui sont applicables depuis le 1er janvier 2020. 

Texte concerné :Décret n° 2019-862 du 20 août 2019 portant application des dispositions de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises en matière d'épargne salariale et d'actionnariat salarié

Le régime de l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés évolue

La réforme de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, menée par la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, est entrée en vigueur le 1er janvier. Les objectifs sont au nombre de quatre : responsabiliser les entreprises ; favoriser le dialogue social en tant que levier pour l'embauche de personnes handicapées ; développer une politique d'emploi inclusive et simplifier la déclaration d'obligation des travailleurs handicapés (DOETH). 

A titre d'exemple, tous les employeurs y compris ceux de moins 20 salariés devront déclarer les travailleurs handicapés (TH) qu'ils emploient. Toutefois, il demeure que seuls les employeurs de plus de 20 salariés sont assujettis à l'obligation d'emploi de 6% de TH et versent une contribution si ce taux n'est pas atteint. 

De plus, les effectifs de l'entreprise sont décomptés par entreprise et non par établissement. L'obligation d'emploi s'applique donc à la somme des effectifs de chacun des établissements. 

Texte concerné :Loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel

Par ailleurs, un arrêté a fixé le modèle d’attestation relative aux bénéficiaires de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés mis à disposition par une entreprise de travail temporaire ou un groupement d'employeurs. Il entre en vigueur au 1er janvier 2020 pour la déclaration effectuée à compter de l'année 2021.

Texte concerné : 

Arrêté du 12 décembre 2019 fixant le modèle d'attestation relative aux bénéficiaires de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés mis à disposition par une entreprise de travail temporaire ou un groupement d'employeurs (NOR : MTRD1929204A)

Les seuils d'immatriculation au Répertoire des métiers de l'EIRL et la loi Pacte enfin en cohérence

Un décret a modifié les dispositions réglementaires relatives à l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) afin de prendre en compte les simplifications apportées par la loi "Pacte" du 22 mai 2019. La plupart des nouveautés se sont appliquées au 1er octobre 2019 sauf celles relatives aux seuils d'immatriculation et aux frais afférents au Répertoire des métiers entreront en vigueur le 1er janvier 2020. 

Textes concernés : 

Loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (1)

Décret n° 2019-987 du 25 septembre 2019 relatif à la simplification du droit de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée, à la qualification artisanale et au répertoire des métiers

Arrêté du 25 septembre 2019 relatif à l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (NOR : ECOI1926180A)

Date ultime pour la mise en place du CSE dans les entreprises ayant plus de 11 salariés 

La mise en place du comité social et économique (CSE) est obligatoire dans les entreprises dont l’effectif atteint au moins 11 salariés pendant 12 mois consécutifs. Lorsque les entreprises avaient déjà des instances représentatives du personnel, le CSE devait être installé avant le 31 décembre 2019. Mais l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 a instauré une période transitoire offrant la possibilité aux entreprises d’anticiper cette mise en place ou de la reporter. 

Ainsi, dès le 1er janvier 2020, l’ensemble des mandats des anciennes instances représentatives du personnel prendront automatiquement fin et le CSE devra avoir été créé dans toutes les entreprises de plus de 11 salariés.

Texte concerné : 

Décret n° 2017-1819 du 29 décembre 2017 relatif au comité social et économique

Le projet de transition professionnelle est précisé  

Un décret vient compléter "les modalités de versement de la rémunération due au bénéficiaire d'un projet de transition professionnelle dans une entreprise de moins de cinquante salariés, en permettant notamment à l'employeur de bénéficier, s'il le demande, d'avances versées par la commission paritaire interprofessionnelle régionale au titre de la rémunération prise en charge à ce titre", indique sa notice. Ce texte précise également les missions des commissions paritaires interprofessionnelles régionales concernant la certification relative au socle de connaissances et de compétences professionnelles (CléA).

Pour finir, il tire les conséquences au niveau réglementaire de l'abrogation du dispositif de congé individuel de formation par la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, en abrogeant le décret (n°91-205) du 25 février 1991.

Texte concerné : 

Décret n° 2019-1439 du 23 décembre 2019 relatif aux modalités de versement de la rémunération dans le cadre d'un projet de transition professionnelle et aux missions des commissions paritaires interprofessionnelles régionales

Nouveautés concernant l'apprentissage dans les collectivités d'outre-mer 

Une ordonnance prise en application de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel adapte aux collectivités d'outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) ainsi qu'à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon les dispositions de ladite loi en modifiant les articles du Code du travail. Sont concernées les règles applicables en matière d'opérateurs de compétences (Opco), celles en matière d'apprentissage ou en matière de mobilité hors apprentissage.

L'ordonnance entre en vigueur au 1er janvier 2021 à l'exception de certaines mesures applicables dès le 1er janvier 2020 tels que les articles L. 6522-3 sur les ressources allouées à la région pour les dépenses d'investissement, L. 6522-4 sur l'extension de l'aide unique aux employeurs d'apprentis...

Textes concernés : 

Rapport au Président de la République relatif à l'ordonnance n° 2019-893 du 28 août 2019 portant adaptation des dispositions de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel aux collectivités d'outre-mer régies par l'article 73 de la Constitution et à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon (NOR: MTRD1918374P)

Ordonnance n° 2019-893 du 28 août 2019 portant adaptation des dispositions de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel aux collectivités d'outre-mer régies par l'article 73 de la Constitution et à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon 

Ce qui a changé au 1er janvier 2020… comme chaque année

Le Smic et le minimum garanti sont revalorisés

Chaque année, un décret vient fixer le salaire minimum de croissance (Smic) national et du minimum garanti.

Au 1er janvier 2020, le Smic est arrêté de la manière suivante :

- en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon, le montant du Smic brut horaire s'élève à 10,15 € (augmentation de 1,20 %, il était fixé à 10,03 € en 2019), soit 1 539,42 € mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires ;

- à Mayotte, il s'élève à 7,66 € (augmentation de 1,20 %, il était fixé à 7,57 € en 2019), soit 1 161,77 € mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires.

Le minimum garanti s'établit quant à lui à 3,65 € alors qu'en 2019, il était à 3,62 €.

Texte concerné :

Décret n° 2019-1387 du 18 décembre 2019 portant relèvement du salaire minimum de croissance

Fixation du montant du plafond de la sécurité sociale 

Le plafond de la sécurité sociale est revalorisé. Un arrêté a déterminé les montants suivants :

- 3 428 € en valeur mensuelle (contre 3 377 € en 2019) ;

-189 € en valeur journalière (contre 186 € en 2019).

Pour rappel, ce plafond est un montant de référence pris en compte pour le calcul du montant maximal de certaines prestations sociales telles que les indemnités journalières pour maladie, accident du travail, maternité, paternité, les pensions d'invalidité, etc. Il permet également de calculer des cotisations dites « plafonnées ».

Texte concerné : 

Arrêté du 2 décembre 2019 portant fixation du plafond de la sécurité sociale pour 2020 (NOR : SSAS1934384A)

AT-MP : tarifications des risques et taux de cotisations pour le BTP

Les taux de cotisations AT-MP applicables au BTP en 2020 ont été revus par arrêté. Un tableau figurant en annexe de ce texte rassemble les différents taux, qui varient selon la nature du risque lié à l’activité.

Les montants des majorations visées à l'article D. 242-6-9 du Code de la sécurité sociale prises en compte dans le calcul du taux net de cotisation due au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles sont définies pour l'année 2020.

Textes concernés :

Arrêté du 27 décembre 2019 relatif à la tarification des risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles pour l'année 2020 (NOR : SSAS1933575A)

Arrêté du 27 décembre 2019 fixant le montant des majorations visées à l'article D. 242-6-9 du code de la sécurité sociale pour l'année 2020 (NOR : SSAS1933574A)

Les taux de cotisation OPPBTP actualisés pour 2020

Le taux de cotisation, pour l'année 2020, des entreprises affiliées à l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) demeure identique à celui de 2019 car il est fixé à 0,11 % du montant des salaires versés par l'employeur, y compris le montant des indemnités de congés payés pour lesquelles une cotisation est perçue par les caisses de congés payés instituées dans la branche.

Le taux de la contribution due au titre de l'emploi de travailleurs temporaires auxquels les entreprises adhérentes font appel est également inchangé et reste fixé à 0,11 % du montant du salaire de référence. Ce dernier sur lequel est assise la contribution due au titre de l'emploi de travailleurs temporaires est fixé à 12,92 euros, y compris l'indemnité compensatrice de congés payés.

Arrêté du 17 décembre 2019 modifiant l'arrêté du 16 décembre 1999 modifié et fixant pour l'année 2020 le taux de cotisation des entreprises du bâtiment et des travaux publics à l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics ainsi que le salaire de référence de la contribution due au titre de l'emploi de travailleurs temporaires (NOR: MTRT1936083A)

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