"Romainville n'appliquera pas la loi Dalo", a prévenu mardi cette municipalité de Seine-Saint-Denis en invitant les soutiens à la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) à la prochaine commission d'attribution de l'office HLM de la ville, qui compte 50% de logements sociaux.
Dans un communiqué, la maire Corinne Valls (DVG) convie le 23 janvier des associations et personnalités "qui soutiennent publiquement cette loi", à prendre la mesure très concrètement des difficultés que connaît déjà la ville à satisfaire les 1.250 demandes de logement en attente à ce jour.
"Pour la Seine-Saint-Denis, ses conséquences (NDLR: de la Dalo) doivent être mesurées en toute objectivité et en toute transparence", écrit-elle.
Outre le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui accuse Mme Valls de refuser chaque année d'inscrire à l'école des enfants logés en hôtel social, la mairie cite le Droit au logement (Dal) et les enfants de Don Quichotte. Côté personnalités, elle s'adresse à Josiane Balasko, Gérard Depardieu, Guy Bedos et Emmanuelle Béart.
"Dans l'application du droit au logement, il faudra que l'Etat prenne ses responsabilités sur le contingent préfectoral de logements, la ville n'y prendra pas part", a expliqué à l'AFP Jacques Champion, maire-adjoint et président de l'Office public de l'habitat (OPH).
"Les attributions de logements sociaux sont déjà un casse-tête quotidien, avec une urgence qui en cache toujours une autre", poursuit l'élu, selon qui "depuis novembre, cinq appartements seulement se sont libérés, 200 le sont en moyenne chaque année, alors que 1.250 familles romainvilloises attendent un logement, certaines depuis sept ans".
"Avec 50% de logements sociaux, Romainville sera mise à contribution, alors que Neuilly-sur-Seine ne sera jamais sous le feu: ce n'est plus possible. Quelque part, on perpétue cette inégalité pré-existante entre les villes et on casse nos efforts pour accroître la mixité sociale", ajoute-t-il.
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