L'union sociale pour l'habitat (USH) et son président, Michel Delebarre, veut faire du logement "une grande cause nationale". Elle pose notamment plusieurs conditions pour que le droit au logement opposable "s'inscrive dans une véritable politique de solidarité". Détails.
Dans un communiqué, le mouvement HLM, qui "adhère pleinement à l'objectif du droit au logement opposable", estime qu'il faut "impérativement" mettre en place des financements publics nécessaires à la "création d'une offre nouvelle importante d'hébergements et de logements très sociaux", que l'Etat mette rapidement des "terrains à disposition" et mobiliser l'ensemble des parcs ayant "bénéficié d'aides de l'Etat".
La "cohérence" de ce droit doit se faire "avec la politique de mixité sociale", ajoute l'USH, qui demande également "la mise en place, avec des financements publics, d'un suivi social adapté à la situation des ménages" et "l'organisation de dispositifs d'aides et de garanties de loyers qui facilitent l'accès et le maintien dans le logement".
Faute d'appliquer ces conditions, l'USH prévient que ce droit ne sera pas "effectif".
Enfin, les organismes HLM demandent que "ce droit au logement ne soit pas confondu avec les questions de l'urgence et de l'hébergement, ni le logement d'urgence avec le logement d'insertion". A cet égard, l'USH regrette que "le projet de loi sur ce thème soit préparé dans une précipitation qui risque de conduire à des décisions inadaptées ou incomplètes".
Par ailleurs, à l'heure où la question du logement, et particulièrement celle du logement social, prend une place prépondérante dans la campagne présidentielle, l'USH, et son président Michel Delebarre, plaident pour "faire du logement social un élément central de solidarité et non un facteur de ségrégation et d'exclusion".
Cela impose "un effort important et soutenu dans la durée", car malgré une production record, l'offre de logements en France "correspond mal aux moyens des ménages et à la localisation de la demande", insiste l'USH.
Il est indispensable de "réexaminer les politiques publiques et leur financement, clarifier les responsabilités et mieux prendre en compte la grande diversité des situations locales", estime le mouvement HLM, qui "entend jouer un rôle majeur" dans ce débat.
L'USH prône "une politique volontariste et constante d'accroissement de l'offre de logements sociaux", alors que l'offre d'HLM reste très insuffisante.
Le mouvement HLM s'appuie sur un sondage réalisé par le CSA, selon lequel une très large majorité de Français (66%) estime qu'il n'y a pas assez logements sociaux dans leur commune. Le logement arrive en tête des préoccupations des Français à Paris et en Ile-de-France (44%) et en troisième position (32%) pour l'ensemble du pays, derrière l'emploi (46%) et la sécurité (36%).
Voir le texte du projet de loi sur le logement opposable(PDF)