Dans le Haut-Doubs, aussi pauvre en terrains disponibles que riche en revenus dû à l'importante part de sa population travaillant en Suisse voisine, le logement social joue un rôle croissant d'équilibrage du marché. Les loyers libres y atteignent des niveaux inaccessibles aux foyers modestes, si bien que les plafonnements du locatif social sont particulièrement bienvenus. C'est le cas d'un programme récemment livré à Villers-le-Lac et créé à l'emplacement d'un immeuble démoli. Ses 16 appartements du T2 au T4 affichent un loyer moyen de 6,74 euros par m2 , inférieur de moitié à celui du privé. Ils ont été développés par Habitat 25, l'office départemental qui compte un millier d'habitations sur ce territoire, soit environ 10 % de son patrimoine.
« Offres non artificialisées ». Cette opération fait suite, pour Habitat 25, à 17 logements édifiés à Damprichard, également sur un site déconstruit, et à 20 autres à Charquemont dont 9 dans le cadre de la reconversion de l'ancien bâtiment de la mairie et de la Poste. « Dans un secteur au foncier contraint, il nous importe de donner la priorité à la production d'offres non artificialisées. Nous l'accélérons par la reconquête de friches, l'acquisition-amélioration, l'inscription dans des actions locales du programme Petites villes de demain… » souligne Mireille Corrotte, directrice du développement et du patrimoine.
Néolia, l'autre grand bailleur du territoire, également propriétaire d'un millier de logements sur place, a lui aussi « affirmé depuis cinq à six ans une stratégie plus marquée de développement dans le Haut-Doubs, afin que les personnes qui y travaillent puissent continuer à y habiter », expose Xavier Llamas, directeur territorial. Huit programmes vont aboutir à la livraison de 146 appartements et 12 maisons d'ici 2026 - dont 29 habitations en accession sociale PSLA. Puis viendront en 2028 à Pontarlier, sur une aile de l'ancien hôpital, une résidence jeunes actifs de 28 logements et une intergénérationnelle. « Les seniors et les jeunes font partie de nos catégories prioritaires localement en matière de production d'offre », ajoute Xavier Llamas. La filiale d'Action Logement observe une « prise de conscience » de ces enjeux chez les élus depuis quelques années, qui les pousse à inscrire la création d'habitat social dans les PLU.