Près de soixante ans après avoir été démantelé, le tramway prépare son grand retour sur l'agglomération douaisienne. Baptisé « Évéole », il s'agit cette fois d'un mode de transport hybride, entre l'autobus, avec lequel il partage le roulement sur pneus et le site propre avec guidage.
Vingt stations sur 12 km.
L'aménagement de cette première ligne (une deuxième est prévue pour 2013) requalifie les espaces attenant au tracé en enfouissant les réseaux aériens, en y implantant une végétation plus dense et mieux adaptée au site et en améliorant les liaisons routières, cyclistes et piétonnes. À l'échelle de la ville de Douai et des communes environnantes (Sin-Le-Noble, Dechy et Guesnain), il circulera sur plus d'une dizaine de kilomètres et sera ponctué, environ tous les 400 m d'une vingtaine d'arrêts avec abri. Le projet paysager porte sur deux interventions : l'une sur le linéaire du tracé (l'alignement d'arbres en est l'expression privilégiée), l'autre sur les poches contiguës au parcours (traitement des stationnements). Ces aménagements confortent trois échelles de perception sur l'ensemble du parcours.
Une échelle territoriale urbaine et rurale.
Cet ensemble végétal identitaire, avec une strate arborée de grand développement, s'impose notamment sur le Boulevard de la République, où les arbres ont été abattus pour libérer des emprises. Cette « ceinture urbaine » a bénéficié de la plantation d'érables (acer platanoides) de grand développement (20 m environ), utilisés en alignement, avec une floraison jaune au début du printemps et un feuillage vert avec une teinte jaune très brillante à l'automne.
Une échelle de proximité.
Vécue au quotidien, sa logique est celle de la perception de l'unité avec la mise en place de végétaux à petit développement, privilégiant les effets saisonniers de floraisons et de feuillages et se décline suivant l'utilisation des espaces. De grands pots, Place de la Gare, installés en raison de la présence de la dalle, marquent les traversées vers le centre-ville, de part et d'autre d'une vaste esplanade engazonnée. L'essence retenue est le Photinia fraseri, un arbuste buissonnant et dense, à la floraison blanche en fin du printemps et un feuillage persistant brillant vert sombre prenant une teinte rouge pourpre vif. Les rues du centre-ville, avec leurs végétaux palissés (Carpinus betulus ou Tillia cordata en rideau), renouent avec les traditions douaisiennes, recréant une architecture végétale urbaine. D'autres effets visuels ont été ménagés avec le fleurissement des places Carnot et de Gaulle, avec des vivaces (armoise, acanthe, hellébore) et la plantation d'un cerisier à fleurs japonais (Prunus subhirtella « Autumnalis ») qui assure une continuité entre ces deux espaces.
Une échelle intermédiaire.
Avec ses fronts discontinus et ses séquences lâches - où des structures arborées de moyen développement épousent les situations spatiales par un port fastigié ou étalé - elle est accompagnée de nombreux massifs arbustifs. Les plantations rivalisent par leurs formes, leurs ports, leurs dimensions, leurs âges. Le choix de cette palette contrastée et colorée, reconnue pour son feuillage lumineux et léger, affirme cette confrontation (févier d'Amérique,.) tandis que le long de la trémie de la gare, une nappe végétale (bambous nains, lierres et clématites) limite l'entretien et assure la pérennité des effets. Au final, le projet du tramway aura permis de considérablement augmenter et diversifier la palette végétale du site (Acer platanoides, Carpinus betulus, Gleditsia triacanthos, Prunus subhirtella, Fagus sylvatica purpurea.) en attendant le projet de la ligne 2 dont l'étude paysagère vient de commencer. -





