Didier Ridoret a donc été réélu à la tête de la Fédération Française du Bâtiment. Un nouveau mandat de trois ans obtenu avec un "très large soutien" lors du vote du Conseil d'administration qui s'est tenu vendredi 18 mars. Un soutien qui 'renforce la détermination de Didier Ridoret à poursuivre le combat pour le développement des marchés", a annoncé la FFB dans un communiqué.
Axes prioritaires de l'action de ce cogérant d'entreprises de menuiserie situées en Poitou Charente :
- Maintenir la TVA à taux réduit,
- Stimuler l'offre des entreprises,
- Relancer l'accession à la propriété et les travaux immobiliers,
- Accompagner l'évolution des métiers,
- Répondre aux énormes besoins en logements confortables et adaptés.
« Ensemble, nous ferons tout pour développer nos marchés, défendre nos prix, protéger nos entreprises et nos salariés. Nous serons aussi les derniers défenseurs du travail manuel fondé sur des gestes maîtrisés, enrichi des technologies les plus modernes, ouvert à l'intelligence et à l'initiative », a-t-il promis.
Nettoyer les scories du statut d'auto-entrepreneur
En conclusion du conseil, Didier Ridoret avait convié Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat chargé des PME à venir échanger avec les administrateurs de la FFB. L'occasion pour le président de réitérer ses critiques sur le statut d'auto-entrepreneur. «Nous ne contestons pas le principe de ce dispositif qui a permis de combler un vide juridique dans de nombreux domaines. Mais nos craintes reposent sur l'absence de qualification et de contrôle des auto-entrepreneurs dans l'exercice de métiers qui peuvent faire courir des risques aux consommateurs [...]. Nous désapprouvons par ailleurs la concurrence déloyale à laquelle donne lieu l'activité d'auto-entrepreneurs qui ne déclarent pas la totalité de leur chiffre d'affaires, en raison de contrôles insuffisants». «Ce dispositif est un succès, a répondu Frédéric Lefebvre. Et s'il faut maintenant nettoyer quelques scories, nous le ferons. Nous avons d'ores et déjà fait paraître un décret qui oblige à mettre sur la table ses qualifications au moment de devenir auto-entrepreneur. Quand l'auto-entrepreneur ne déclare pas de chiffre d'affaires au bout de deux ans, il est purement et simplement radié. Et les limites de chiffre d'affaires fixées doivent encourager à se tourner vers des statuts plus conventionnels». Comme le 3 mars dernier lors des assises régionales de la simplification à Compiègne (Oise), le secrétaire d'Etat s'est par ailleurs dit favorable à imposer la mention de la souscription de l'assurance décennale obligatoire sur les factures. «Mais vous ne me convaincrez pas de limiter à trois ans le statut d'auto-entrepreneur. On ne limite pas dans le temps un statut social et fiscal».
Délais de paiement : accompagner la fin des accords dérogatoires
Autre point d'inquiétude abordé par Didier Ridoret : les délais de paiement. Difficile de se faire entendre sur cette question tant le bâtiment rame à contre-courant. «Nous payons aujourd'hui plus vite nos fournisseurs mais nous ne parvenons pas à nous faire payer plus vite par nos clients, créant ainsi un déséquilibre préjudiciable pour nos trésoreries. Et les accords dérogatoires que nous avons signés arrivent bientôt à échéance». Réponse de Frédéric Lefebvre : «je comprends votre problématique mais nous ne devons pas commencer à introduire des exceptions à la règle. Ce serait contraire à notre volonté de simplification des dispositifs. En revanche, dans le cadre de la réflexion que je lui ai confiée sur les délais de paiement, j'ai demandé à Jean-Hervé Lorenzi (nouveau président de l'observatoire des délais de paiement, ndlr) de préparer des mesures pour accompagner la fin des accords dérogatoires». La remise du rapport Lorenzi est prévue début avril.