En fondant dès 1988 l’Association internationale villes et ports (AIVP), Antoine Rufenacht avait déjà la conviction que l’avenir du Havre se jouerait à l’interface entre la cité et son port, dans ces quartiers sud disséminés autour de bassins progressivement abandonnés par les activités d’un port désormais voué au dieu conteneur.
Le périmètre est vaste, délimité à l’est par le futur grand stade et les 800 hectares que pourrait libérer la gare de triage de Soquence, au nord par l’entrée de ville principale sur quatre kilomètres et au sud et à l’ouest… par la mer.
Effet de levier
La métamorphose a déjà commencé dans les années 1990 avec le pôle des gares, les docks Océane, les docks Café, la CCI conçue par René Dottelonde (2005), l’hôtel dessiné par Jean-Paul Viguier, les Bains des docks de Jean Nouvel, les programmes immobiliers du quartier Saint-Nicolas en cours d’achèvement, les premières réalisations le long des docks Dombasle (siège de la Soget, de la FFB, hôtel d’entreprises, etc.) ou encore le jardin fluvial d’Obras Architecture qui vient de recevoir le 4e prix Perret. « D’ores et déjà, l’effet de levier a été exceptionnel. On estime, en effet, à 300 millions d’euros le montant des investissements privés générés sur ce territoire », estime Agathe Cahierre, maire adjoint en charge des grands projets.
Mais cette mutation n’en est qu’aux prémices. La prochaine grande étape sera l’ouverture en septembre des Docks Vauban, un centre commercial dédié aux loisirs et à la culture construit par Unibail-Rodamco pour plus de 100 millions d’euros.
Un quartier d’affaires
D’autres gestes architecturaux forts devraient suivre, à commencer par Odyssey 21 et la tour CMA-CGM, mais également le futur palais des congrès et les différents sites universitaires ou d’enseignement supérieur programmés dans les cinq ans à venir. C’est aussi dans ces quartiers sud que Réseau ferré de France (RFF) devrait libérer, de part et d’autre de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen-Le Havre, environ 17 hectares de foncier. Au sud de cette ligne, un quartier d’affaires devrait prolonger vers l’est les actuels immeubles de la Matmut (Le Colbert), du Novotel et de SPB.
Au nord, est prévu un programme de logements. « Là, nous nous situons à l’horizon 2020 », commente Dominique Dhervillez, architecte-urbaniste et directeur général adjoint de la ville en charge des grands projets.