Sans doute plus que d’autres régions françaises, le Sud-Ouest se caractérise par un poids prépondérant de l’investissement public. Du coup, la réduction des budgets locaux s’est fait sentir durement dans la profession. Pour Christian Surget, président de la FRTP Aquitaine, « la crise a généré deux effets, l’un direct sur les budgets des départements. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le budget routes est amputé de moitié. En Gironde, nous étions très inquiets de voir disparaître les subventions aux communes, l’assainissement et la voirie étant les deux premières victimes. Mais le président du conseil général nous a entendus et il s’est engagé à maintenir son niveau d’aide aux communes. Deuxième impact : la baisse des prix de marchés. Elle devient préoccupante. » Côté chiffres, presque toutes les assemblées ont voté des budgets en apparence similaires à 2010. Mais la distribution n’est pas la même, et les chiffres baissent. En Poitou-Charentes, la région s’est dotée d’un budget 2011 alliant autorisations de programmes et d’engagement, qui ne signifient pas nécessairement une obligation de dépense. Pour 2011, ce budget s’élève à 535 millions d’euros. Il était de 624 millions d’euros en 2010 et devrait passer à 555 millions en 2012. Mais sur le budget 2011, outre un repli général, ce sont les autorisations de programmes proprement dites qui s’effondrent et passent de 415 millions (2010) à 188 millions. Néanmoins, les dépenses réelles ne devraient pas suivre cette courbe, compte tenu des reports des sommes non utilisées. En crédits de paiement, 805 millions sont prévus mais on assiste à un redéploiement des dépenses : les 31 millions « économisés » sur la non-réalisation de projets de transport et d’infrastructures sont réaffectés à des opérations nouvelles (investissements dans les CFA, matériel TER). La région Midi-Pyrénées est plus radicale dans ses choix (voir ci-dessous) : à la diète budgétaire, elle oppose un investissement soutenu. Le Limousin maintient tout juste ses investissements (130 millions de dépenses contre 137 millions en 2010), alors que la région Aquitaine les augmente encore cette année ( 3,7 %) avec un budget global de 1 318 millions d’euros, dont 47,5 millions supplémentaires affectés à l’investissement, notamment sur la LGV et la modernisation du réseau ferroviaire.
