Sur quoi a débouché le travail sur le Val-de-Durance des trois équipes d’urbanistes (1) sélectionnées par la région en 2009 ?
Elles ont travaillé à proposer de grandes orientations pour l’organisation de cet espace, la vocation du foncier et son développement économique et urbain, en relation avec les modes de déplacement et le système des transports publics. Ce travail a apporté des éléments de compréhension des évolutions en cours à l’échelle du Val-de-Durance. Les équipes ont, par ailleurs, proposé des scénarios alternatifs à un développement tendanciel ; une urbanisation continue du fond de vallée, sous la double impulsion de la métropolisation d’Aix-Marseille et du développement autour du pôle du CEA de Cadarache.
Votre collectivité préconise la mise en place d’une opération d’intérêt régional pour le Val-de-Durance. Ou en êtes-vous ?
La région a délibéré sur le principe d’une opération d’intérêt régional en juin 2012. Nous élaborons actuellement une directive d’aménagement afin de définir, avec les acteurs concernés, une gouvernance et une palette de projets à labelliser. L’intérêt est de nous mobiliser tous autour de projets ayant une cohérence sur l’ensemble de la vallée, en dépassant des organisations territoriales émiettées. L’OIR doit nous permettre d’enclencher une dynamique partagée d’aménagement à partir de ce diagnostic.
Comment éviter que ne se développe la ville diffuse sur ce territoire irrigué par l’autoroute et une ligne ferroviaire moderne ?
Effectivement, si rien n’est fait, le mode de développement actuel du Val-de-Durance entraînera des pertes irréversibles. Il nous faut donc sensibiliser les acteurs locaux et la population aux risques de l’étalement, de la disparition de l’agriculture et de la banalisation des paysages. C’est ce travail engagé avec la consultation d’urbanisme et de paysages que nous devons prolonger en encourageant des formes urbaines plus denses, mais en conjuguant aussi la préservation des terres agricoles et le développement économique dont a besoin cet espace afin de répondre à la pression démographique.