AMetz, la ZAC de l'Amphithéâtre, qui couvre 20 ha de friches ferroviaires à l'arrière de la gare, est destinée à prolonger le centre-ville en associant commerces, services, bureaux et logements. Sa particularité : plutôt que de répartir ces fonctions dans des immeubles différents, juxtaposés les uns à côté des autres, l'urbaniste Nicolas Michelin a prévu de les disposer verticalement dans des îlots répondant aux principes suivants : un soubassement de commerces sur les deux premiers niveaux, surmontés de bureaux et de logements jusqu'à R 5 ou 6.
« Au début des années 2000, la perspective de l'arrivée du TGV pouvait induire la tentation d'un nouveau quartier d'affaires. Nicolas Michelin a réveillé les consciences en imposant une mixité fonctionnelle, non pas à l'horizontale, mais en hauteur », rappelle Jacques Métro, responsable du pôle création et suivi des ZAC à Metz Métropole. Une première en France, où ce type de mixité verticale est peu pratiquée. C'est certainement l'une des raisons qui ont retardé considérablement ce projet, puisque l'agence Nicolas Michelin et Associés (Anma) a été désignée en 2003 et qu'un premier appel à promoteurs avait été lancé à l'automne 2005.
Ce sont alors deux groupements, Apsys-Foncière des régions d'une part et ING-Nexity-Eiffage d'autre part, qui sont retenus pour aménager les deux premiers îlots et une halle commerciale. Mais les deux opérateurs, flanqués de sept promoteurs, ont bien du mal à s'entendre. Ils confient alors à l'architecte Jean-Paul Viguier une mission de coordination des différents programmes.
Le casse-tête s'avère inextricable. Inclure dans un même îlot une halle commerciale, des bureaux et des logements, multiplie les contraintes techniques et financières. Le surcoût atteint 30 %, rendant le projet irréalisable.
Nouvelle configuration plus pragmatique
Mi-2008, alors que la progression du chantier du centre Pompidou met en exergue l'immobilité du chantier de la ZAC, Metz Métropole refuse aux deux groupements le nouveau délai demandé. « Il fallait rendre les opérations plus autonomes », explique Thierry Jean, vice-président de Metz Métropole en charge du développement économique.
Une nouvelle configuration, plus pragmatique, confie au groupement Foncière des régions-George V Est-Batigère et Lazard la réalisation d'un premier îlot (B2) divisé en cinq lots où, au-dessus d'un parking commun semi-enterré et à la toiture végétalisée, viendront se répartir séparément bureaux et logements au dessus d'un rez-de-chaussée de commerces.
De leur côté ING et Apsys étendent leur projet en réunissant les deux îlots B3 et C3 pour développer un grand centre commercial de 42 000 m (dont 30 000 m de surface de vente) sur deux niveaux, surmonté d'immeubles de 4 à 5 niveaux abritant des logements en accession ou sociaux, des bureaux et éventuellement d'autres programmes comme une maison de retraite.
En avant-poste à ces deux ensembles, le long du parvis du centre Pompidou (baptisé parvis des droits de l'Homme), une barre « poreuse » de 170 m, réalisée par le promoteur Naccarat et Nicolas Michelin comme architecte, abritera des commerces « culturels », des bureaux et un hôtel de 80 chambres.
Liaisons avec le centre-ville historique
Le fameux « chapeau chinois » du centre Pompidou ne constituera donc qu'un élément - le premier construit ! -, certes majeur, du nouveau quartier. Celui-ci établit aussi des liaisons avec le centre-ville historique dont il est séparé par le faisceau ferroviaire. Deux nouveaux accès, la passerelle reliant la gare au centre Pompidou et la rue François-Mitterrand (est-ouest) desservent d'ores et déjà la ZAC. Un second passage sous le talus de la voie ferrée qui longe le quartier à l'ouest entrera en service d'ici à la fin de l'année.
Le lien avec la ville et la gare, s'effectuera également par l'implantation, le long du faisceau ferroviaire de plusieurs équipements : un centre des Congrès, peut-être un deuxième hôtel et une médiathèque.
