L'environnement économique et politique a particulièrement fragilisé les entreprises françaises comme le montre le bilan publié par BPCE L’Observatoire. Sur le seul 4e trimestre, le groupe bancaire a recensé 17 966 défaillances. Et sur l'ensemble de l'année 2024, son décompte révèle près de 66 500 cas (+28 % par rapport à 2019 ; +17 % par rapport à 2023), soit un plus haut niveau depuis au moins 2009. Les principales victimes ont été les PME et les ETI. Leur nombre a explosé, avec une progression de 51 % par rapport à 2019 pour les entreprises de 10 salariés et plus. Une hausse qui d'après l'étude "a bien davantage concerné des entreprises de 6 à 10 ans d’ancienneté, voire au-delà."
La construction fortement touchée
Comme le rappelle le groupe bancaire, se sont les secteurs de l’industrie, de la construction et du commerce qui ont été les plus impactés. "Toutefois, la dégradation observée en 2023 et 2024 par rapport à 2019 met en évidence 6 secteurs dont l’exposition s’est nettement accrue : la construction et le commerce mais aussi l’immobilier, l’hébergement-restauration, les services aux entreprises et les services aux ménages. Parmi ces secteurs, la situation est plus préoccupante pour l’hébergement-restauration et surtout pour la construction et l’immobilier, où les emplois menacés représentent entre 2 % et 3,5 % des emplois salariés de la branche.
Territorialement, le Sud-Ouest et "les zones densément peuplées" comme l’Île-de-France et le Rhône-Alpes et le Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) ont été "particulièrement affectés", avec des hausses comprises entre +34 % et +43 %.
Une nouvelle hausse en 2025
Les projections pour 2025 ne sont guère rassurantes. La BPCE projette jusqu’à 68 000 défaillances supplémentaires, principalement parmi les très petites structures. "Cette prévision s’inscrit dans un environnement en 2025 qui verra se superposer plusieurs effets potentiellement délétères pour les entreprises : la croissance économique demeurerait très limitée (en-dessous de 1%) et devrait détruire des emplois selon la Banque de France ; la poursuite des remboursements de PGE et la normalisation des recouvrements de l’Urssaf ; un risque d’attentisme accru des ménages et des entreprises qui dépendra du degré d’incertitude politique et de la politique budgétaire; un recul limité des coûts de financement."