A l’occasion de l’édition 2025 du sommet ChangeNOW (24, 25 et 26 avril à Paris), Equans publie les résultats d’un sondage exclusif sur la décarbonation de l’industrie dans cinq pays européens (France, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne et Pays-Bas), mené par OpinionWay auprès de 1336 décideurs de PME et ETI industrielles.
Un sondage qui confirme un consensus : la dynamique de la décarbonation est bien intégrée au sein des PME et ETI industrielles européennes. Plus de 9 industriels européens sur 10 reconnaissent que l’enjeu de la décarbonation est compatible avec leur métier, quel que soit le pays ou la taille de l’entreprise et qu’elle est possible pour 87% car les solutions applicables sont connues.
Performance énergétique et économie circulaire
L'efficacité énergétique et la sobriété (57% des industries en déploiement), d’une part, et la réduction de la consommation en eau et en matières premières grâce à la circularité (52%) d'autre part s’imposent comme les deux grands piliers de la décarbonation pour ces industriels européens. Si cette dynamique est partagée à l’échelle continentale, certains pays se distinguent plus nettement : les industriels britanniques apparaissent en tête en matière de performance énergétique (74%), tandis que les entreprises belges se démarquent par leur engagement fort en faveur de réduction de la consommation grâce à la circularité des ressources (73%).
Du côté des solutions énergétiques, un consensus fort se dégage également. Le solaire et le stockage sont les options les plus privilégiées pour remplacer tout ou partie des énergies fossiles (80% des entreprises ayant engagé des actions dans cette direction), en particulier parmi les plus grandes structures industrielles interrogées. En parallèle, plus de la moitié des entreprises misent sur la pompe à chaleur comme levier de transition. Les petites ETI, quant à elles, se distinguent par une électrification plus poussée de leurs processus, illustrant une adaptation pragmatique aux contraintes de leur taille et à leurs réalités opérationnelles.
Contexte défavorable
Le principal moteur du passage à l’action en matière de décarbonation reste la conviction écologique des dirigeants (44%), devant les incitations étatiques (39%). Cette tendance est encore plus marquée en France, où la direction de l’entreprise constitue le levier déterminant pour 49% des répondants, contre seulement 28% pour l’intervention de l’État.
Cependant, si le sujet est discuté dans la quasi-totalité des industries, moins de la moitié d’entre elles (43%) ont déployé des actions de décarbonation.
Ainsi, le contexte politique et médiatique joue un rôle structurant dans la dynamique industrielle de décarbonation. En moyenne, plus d’un dirigeant européen sur deux estime que les discours appelant à ralentir la transition freinent les efforts engagés dans leurs entreprises. Cette perception est un peu plus prononcée au Royaume-Uni et aux Pays-Bas où 65% et 66% des répondants partagent cette opinion. La France apparaît moins perméable à cette influence : seuls 52% des dirigeants français partagent ce point de vue.
Coût important et complexité
Si, à l’échelle européenne, aucun obstacle majeur à la décarbonation ne se détache nettement, une tendance commune se dessine autour de la complexité des solutions disponibles. L’ampleur des investissements requis figure aussi parmi les principaux blocages. Au Royaume-Uni, les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement en énergies décarbonées ou en matériaux biosourcés sont particulièrement mises en avant (38%). En France, les dirigeants évoquent une combinaison de freins — coût financier (30%), complexité (27%) et cadre réglementaire (25%) — qui reflète un besoin accru de simplification et de visibilité. Pour cela ils comptent sur les Etats et l'Union européenne.
« Les PME et ETI industrielles vont de l’avant, mais freinent leurs ambitions, faute de visibilité sur les réglementations et le prix de l’électricité, faute de solutions simples et de financement », confirme Jérôme Stubler, CEO d’Equans. « Notre capacité à simplifier et à soutenir ce mouvement est la clé pour réussir ensemble à accélérer la décarbonation industrielle européenne », conclut-il.