Le groupe Eiffage a retrouvé en 2021 ses niveaux de résultats pré-Covid, avec un chiffre d'affaires (CA) de 18,7 Mds€ et un bénéfice net de 777 M€ supérieurs respectivement de 3,2% et 7,2% à ceux de 2019.
L’immobilier, l’un de ses huit métiers, fait mieux : +12% à 1,1 Md€. Mais la filiale d’Eiffage Construction, qui fait travailler près de 400 salariés en Europe, affiche en France une baisse de 18% des réservations (3602) par rapport à 2019. « Pour compenser, nous développons notre modèle généraliste à l’étranger, qui pèse 5% de notre activité », explique Philippe Plaza, directeur général d’Eiffage immobilier, en conférence de presse le 13 avril.
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Outre la Suisse et le Luxembourg notamment, Eiffage Immobilier compte sur la Pologne, « pays très dynamique d’un point de vue économique qui construit beaucoup, avec des niveaux de prix très corrects », selon Philippe Plaza.
Caractérisé depuis les années 2000 par un solde naturel négatif, son premier marché international - devant la Belgique - affronte actuellement deux défis liés à la guerre en Ukraine voisine : « l’inflation deux fois pire qu’en France » et le remplacement des ouvriers ukrainiens qui ont choisi de rejoindre leur armée. « Il reste des Ukrainiens sur les chantiers et il y a aussi des Biélorusses », positive cependant le dirigeant, qui s’est récemment rendu sur place.
L’invasion russe de l’Ukraine se manifeste en France par la cherté des énergies et des matériaux. « Le coût de construction a augmenté de 10% depuis fin décembre. Nous devons composer avec de très fortes hausses des prix de l’acier, du béton, du carrelage… de tout ce qui est très énergivore. Des sous-traitants amortissent le choc. Nous répercutons les prix, de l’ordre de 3 à 4%, sur les acquéreurs (particuliers et institutionnels, NDLR). Et nous comprimons un peu les marges, en sachant que cela doit être acceptable pour les actionnaires », résume Philippe Plaza.
Acier turc ou roumain
Concernant la pénurie des matériaux, Eiffage Immobilier compte sur les acheteurs du groupe pour trouver des solutions. C’est le cas pour l’acier autrefois russe ou ukrainien qui vient désormais de Turquie ou de Roumanie. Reste que l’indisponibilité de certains produits, comme le doublage polystyrène dont le délai de livraison est passé de quinze jours à trois mois, retardent de « trois à quatre mois » les travaux, reconnaît Philippe Plaza.
Parmi les chantiers concernés : le secteur E du Village des athlètes à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), du groupement Nexity/Eiffage immobilier/CDC Habitat/EDF.