Toulon: Eiffage Immobilier et Icade Promotion vont lancer la transformation d’un pan du littoral

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Près de deux ans après le lancement de l’appel à projets « L’avenir de la rade de Toulon : de Mayol à Pipady », Hervé Falco, maire de Toulon et président de la métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM), a révélé, ce 7 décembre, la composition du groupement qui aménagera un pan de la bande littorale toulonnaise, entre le stade Mayol et la plage de Pipady, avec comme principes de s’intégrer parfaitement dans son environnement et de renforcer les liaisons entre le cœur de ville, le port marchand et le quartier du Mourillon.

Sur cet espace de 44 hectares, Eiffage Immobilier et Icade Promotion, associés parts égales au sein du même groupement, requalifieront deux sites stratégiques : un terrain en friche en front de mer, libéré en 2017 par la DCNS (lot 1), et l’ancien môle des Torpilles située à la pointe Pipady (lot 2).

Maîtrise foncière

L’annonce de leur désignation met fin à un long suspens. C’est en effet en juillet 2019, que le comité de pilotage, composé des principales parties prenantes(1), a lancé l’appel à projet auprès de promoteurs-concepteurs pour développer des « projets opérationnels innovants » sur quatre lots. Outre les deux aujourd’hui confiés au groupement formé par Eiffage Immobilier et Icade Promotion, la métropole avait également mis en consultation le terrain de la direction départementale des territoires et de la mer du Var (DDTM 83), situé face au port, et celui de la caserne des pompiers.

Sur ces deux derniers lots, et alors qu’une équipe a été présélectionnée pour chacun d’eux (GGL associé à l’architecte Nicolas Laisné pour le lot 3 ; Nexity associé à l’architecte François Leclercq pour le lot 4), Hubert Falco a choisi de prendre le temps. Reste que la collectivité compte en maîtriser le foncier. Elle a ainsi confié à l’Etablissement public foncier (EPF) Provence-Alpes-Côte d’Azur la mission d’acquérir pour son compte le bâtiment actuellement occupé par la DDTM 83, de le déconstruire, de scinder les réseaux et mettre en état les sols. Cela dans le cadre d’une convention d’anticipation foncière avec TPM.

Autorisation d’occupation temporaire

En attendant, accompagné par la Banque des Territoires, co-financeur de l’opération dont le montant est évalué à 150 millions d’euros, par Eiffage Aménagement et Synergies Urbaines by Icade, Eiffage Immobilier et Icade Promotion doivent finaliser la programmation et les conditions de l’autorisation d’occupation temporaire (AOT) sur une durée de 70 ans de ces terrains propriété de la Marine nationale. « L’objectif est de déposer les permis de construire dans un an. En parallèle, nous devons définir les droits réels attachés à l’AOT et la redevance que nous verserons à la Marine nationale », précise Alain Argillier, directeur régional Sud-Est d’Eiffage Immobilier.

Le groupement devra aussi mettre en accord les projets imaginés par leur équipe de maîtrise d’œuvre (voir la fiche technique ci-dessous) avec les principes développés par L35, mandataire du groupement choisi pour définir la conception urbaine et paysagère de la totalité des 44 hectares.

Môle des Torpilles

La vocation de l’emblématique môle des Torpilles, qui dispose d’un emplacement exceptionnel avec une vue à 360° sur la rade, ne changera pas. L’ancien bâtiment militaire, qui renaîtra sous une autre forme, a été en effet repensé pour abriter, sur près de 1 000 m2, un restaurant panoramique ainsi qu’une salle de spectacles, de loisirs et de rencontres culturelles. En charge de sa requalification, Jean-François Patte de Major Architecture a tenu à mettre en valeur sa structure ainsi que sa machinerie (ponts roulants et portique des torpilles).

De leur côté, les agences Snøhetta et Corinne Vezzoni et Associés, qui piloteront l’aménagement des trois hectares de l’ancien site de la DCNS, tirent parti de la structure exceptionnelle de l’ancien hangar des hydravions (40 mètres portée en son cœur ; 70 mètres sur sa façade sud). Rénové en Halle marine, il deviendra un lieu culturel incluant notamment L’Océanaute, un espace de culture scientifique immersif conçu avec la Cité des sciences et de l’industrie et la Fondation Tara Océan. « Néanmoins, il reviendra au comité de pilotage créé en 2018 de définir les activités présentes afin qu’elles soient en cohérence avec l’esprit maritime des lieux. En ce qui concerne le transfert du musée de la Marine, la réponse est à La Défense », a précisé le maire de Toulon.

Dans cet esprit de conservation de la mémoire des lieux, le mur qui enserrait l’ancien arsenal « ne disparaîtra pas totalement », a rappelé l’architecte Corinne Vezzoni, qui compte en utiliser « des fragments comme socle des bâtiments nouveaux ».

59 000 m2 de constructions

Dans ce futur ensemble urbain qui comptera l’équivalent de 59 000 m2 de constructions proposant une diversité de fonctions (du bureau au palais des congrès en passant par le coliving, le coworking et un parking silo), un autre bâtiment, abritant un hôtel sous enseigne Marriott, émergera. Posé à proximité du stade nautique du port marchand et d’un immeuble existant, au nord du site, il sera un poste avancé et répondra à la voûte de la halle marine située de l’autre côté d’un parc de 20 000 m2 ouvert sur la mer.

Elément majeur du projet, ce grand espace vert proposera plusieurs parcours botaniques et des bassins. Posés au bord de l’eau, ces derniers tout comme les pontons et gradins offriront un accès facile à la mer. Dans cette même logique, le boulevard Grignan, qui aujourd’hui s’arrête à un mur bordant l’ancien arsenal, sera prolongé par une allée piétonne.

Le projet, conçu selon la démarche « Quartier durable méditerranéen », tirera parti des atouts du site en développant, par exemple avec Dalkia, un réseau de thalassothermie pour chauffer et rafraîchir le quartier. Un autre point qui a joué en faveur du groupement lauréat. Hubert Falco, le président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, a en effet pour ambition de faire du site « une porte ouverte sur la Méditerranée » et de créer « un lieu de vie offrant innovation, développement économique, exemplarité environnementale, culture et bien-être ».

Le projet en animation vidéo :

(1) Ministère de la Défense, préfecture du Var, préfecture maritime, région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, département du Var, Toulon, La Seyne-sur-Mer, Saint-Mandrier-sur-Mer, Chambre de commerce et d’industrie du Var.