A son centre de recherche et développement de Saint-Julien-du-Sault (Yonne), Soprema offre des conditions de déploiement dignes de ce nom. L’été prochain, l’équipe de huit techniciens et chercheurs quittera ses bâtiments modulaires pour intégrer un immeuble tout neuf de 1 540 m2, voulu, de surcroît, démonstrateur des savoir-faire du groupe en isolation et bardages, au point de lui faire viser la labellisation E+C-, niveau E4C1.
La construction, lancée en juin dernier, consacre le plein statut de centre d’expertise en R&D qu’a acquis ce site, dans sa spécialité des isolants mousse. Saint-Julien-du-Sault est devenu un point de plus sur la carte des implantations de Soprema en 2010, lorsque le groupe d’étanchéité et isolation de Strasbourg (Bas-Rhin) a racheté la société Efisol. « Ses moyens de R&D étaient alors réduits à deux personnes qui s’occupaient en outre de qualité. Nous avons structuré la recherche et développement sur place pour y constituer un laboratoire en tant que tel, dont l’activité est remontée plus en amont de la conception », décrit Rémi Perrin, directeur R&D de Soprema.
A ses travaux sur les mousses polyuréthanes produites sur place, le centre d’expertise a ajouté ceux sur le polystyrène extrudé, suite à une autre acquisition du groupe en 2014, celle de l’entreprise Topox possédant une usine dans le même département - l’Yonne -, à Saint-Savigny-sur-Clairis. D’où la constitution d’un pôle de recherche plus large sur les isolants, dont les travaux alimentent de nombreuses autres usines du groupe : Hof (Allemagne) et, à un degré moindre, Drummondville au Canada en attendant Nîmes (Gard) l’an prochain pour le polyuréthane ; l’Espagne, l’Italie, la Belgique et le Canada pour le polystyrène extrudé.
Travaux sur les matières recyclées
« Le centre de Saint-Julien-du-Sault s’inscrit dans chacun des trois axes de notre stratégie industrielle et de notre R&D : réduire la dépendance aux matières pétrosourcées, améliorer la performance environnementale des bâtiments, développer la recyclabilité des produits », énonce Rémi Perrin. Sur ce dernier point, il travaille par exemple sur les mousses qui résultent des polyols qu’une récente unité à Strasbourg confectionne par le recyclage d’emballages plastiques PET. Il a noué divers partenariats avec la recherche académique, dont le laboratoire Ingénierie des matériaux polymères (IMP) du CNRS et de l’Université Claude-Bernard Lyon 1, ou l’Institut de chimie ICPEES (CNRS-Université de Strasbourg). Il forme l’un des quatre centres de recherche de Soprema en France avec Strasbourg, Golbey (Vosges) sur les isolants en fibre de bois et Cestas (Gironde) sur la ouate de cellulose, et l’un des 17 dans le monde de Soprema, groupe de 9 200 salariés et 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.