Il démontre une inquiétude grandissante des patrons face à la crise. Les PME du BTP ne sont guère épargnées.
L'inquiétude monte chez les patrons du BTP. Selon le baromètre réalisé par l'Ifop sur le financement et l'accès au crédit des PME, 90% des patrons de PME du BTP de 10 à 500 salariés se déclarent inquiets face à la crise. Cette inquiétude porte notamment sur les conditions d'accès aux crédits auprès des banques, qui, pour 80% des patrons interrogés, touchent aujourd'hui les entreprises. 32% mesurent des restrictions sur leur propre société (36% pour le BTP). Ils sont plus nombreux encore - 59% en moyenne, et 64% dans le secteur de la construction - à avoir noté au moins une mesure de durcissement dans les conditions de financement de la part des banques. Parmi ces mesures, figurent des financements avec des taux ou des frais plus élevés, et dans des proportions moindres, ou encore l'exigence de co-financement ou de garanties supplémentaires (cités par 39% des entreprises de construction), et notamment des sûretés réelles (citées par 51% des entreprises de construction).
Un patron sur deux restreint ses investissements
Chiffre clé de cette étude, selon Jean-François Roubaud : 48% des patrons de PME interrogés restreignent leurs investissements du fait des difficultés d'accès au crédit. Un chiffre qui passe à 57% pour le secteur de la construction. "C'est un chiffre grave, qui montre qu'un patron sur deux restreint ses investissements. Pour sortir de la crise, il faut donc impérativement restaurer la confiance entre les PME et leurs banques", a indiqué Jean-François Roubaud. Jacky Lintignat, directeur général de KPMG, a pour sa part souligné que si "restreindre ses investissements sur une conjoncture économique défavorable est une mesure légitime et sensée", en revanche, une telle attitude risque de tuer la croissance liée à ces investissements. "Une baisse de compétitivité est supportable sur 6 mois-1 an. Mais si aucun investissement n'est réalisé, notamment des investissements de renouvellement, c'est toute la compétitivité de l'entreprise pour l'avenir qui risque d'être alors mise en cause", a-t-il lancé.
Jean-François Roubaud a en outre indiqué qu'une proposition de loi sera bientôt examinée qui devrait contraindre non seulement les banques à communiquer à leurs entreprises clientes leur note issue de Bâle II, sur la cotation des risques, mais encore les assureurs-crédits à respecter un délai de prévenance avec de couper leurs couvertures. Le président de la CGPME a tout de même souligné la "fragilité" actuelle des assureurs-crédits qui doivent aujourd'hui assurer 350 milliards d'euros, avec 3 milliards d'euros de fonds propres.
*Baromètre réalisé sur un échantillon de 403 dirigeants d'entreprises françaises de 10 à 500 salariés, du 16 au 20 février. Un nouveau baromètre sera publié chaque trimestre.
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