Crise du logement : les taux de crédit immobilier ne baisseront plus cette année

BPCE L’Observatoire, le département prospectif du groupe bancaire éponyme, pense que le taux moyen des crédits immobiliers s’élèvera en fin d’année à 3,2%, son niveau actuel. De quoi compromettre la timide reprise espérée par les opérateurs de logements neufs.

Le taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE) continuer de baisser.
Les taux de crédit immobilier baissent depuis le pic de décembre 2024.

« Le potentiel de baisse des taux d’intérêt pour les nouveaux crédits à l’habitat est contraint », affirme BPCE L’Observatoire, le département prospectif du groupe bancaire éponyme, le 21 mai. Certes le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits à l’habitat est passé de 4,17% en janvier 2024 à 3,20% en mars dernier. Mais la dégradation des finances publiques joue en défaveur d’une reprise des réservations dans le neuf, et donc des mises en chantier, au plus bas depuis 1954…

« Cette baisse des taux d’intérêt des nouveaux crédits s’est en effet déroulée dans un contexte de pressions fortes impactant le taux d’emprunt de l’Etat Français à la hausse. A 3% en moyenne au 4e trimestre 2024, le taux d’intérêt de l’OAT (Obligations assimilables du Trésor, NDLR) à 10 ans est remonté courant 2025 pour tutoyer les 3,5% en mars. La politique monétaire de la Banque centrale européenne de baisse des taux directeurs et de poursuite de la réduction de la taille de son bilan vient surtout alimenter la repentification de la courbe des taux. L’OAT à 10 ans représentant historiquement un seuil plancher pour les taux d’intérêt des nouveaux crédits à l’habitat, le niveau de ces derniers ne devrait pas fortement s’en éloigner », analyse BPCE L’Observatoire.

Déception chez les potentiels acquéreurs

Seul point positif : « l’accent mis sur la primo-accession » par le gouvernement et les banques, en témoigne le retour, depuis le 1er avril, du Prêt à taux zéro (PTZ) sans discrimination géographique, « tirerait légèrement vers le bas la moyenne des taux ». Au total, le taux moyen des nouveaux crédits à l’habitat pourrait s’établir en fin d’année à 3,2%, un niveau très proche de l’OAT, anticipe BPCE L’Observatoire.

De quoi décevoir les potentiels clients des promoteurs ou constructeurs de maisons individuels, ainsi que les acquéreurs dans l’ancien. « Plus d’un tiers des Français envisageaient un atterrissage possible des taux d’intérêt sous le seuil des 3% », d’après une enquête de BPCE L’Observatoire.

En France, 8 transactions immobilières sur 10 sont financées à crédit, « faisant des taux d’intérêt une variable clé dans la décision d’acheter un logement », rappelle BPCE L’Observatoire.

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