Comment se traduit la baisse des effectifs chez les promoteurs immobiliers qui peinent à vendre leurs logements ?
Une politique de grande prudence se met en place : plans d’économies sur les dépenses considérées non essentielles comme l’innovation et la communication, gel des recrutements, non-renouvellement des contrats précaires... Ce serrage de vis est résumé par Nexity (dont le chiffre d’affaires résidentiel a reculé de 5% sur les neuf premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2022, NDLR) dans son dernier document relatif au troisième trimestre 2023 : « Plan d’économies sur les frais généraux : pas de création de postes, remplacement partiel des départs, baisse des dépenses de conseil, des frais de déplacement, IT et marketing. »
Quels métiers sont les plus menacés ?
Avec moins de programmes à vendre, les départements commerciaux et marketing sont en première ligne. Je ne dispose ni de chiffres précis ni d’estimations sur la baisse des effectifs en cours et à venir.
Quels promoteurs sont les plus exposés ?
Les opérateurs les plus vulnérables sont les promoteurs les moins diversifiés, les plus exposés au marché du résidentiel classique en accession ou investissement locatif. Ceux qui sauront aller vers le résidentiel géré, le bail réel solidaire (BRS), le logement intermédiaire..., passeront la période avec moins de difficultés, ce qui aura une incidence sur l’emploi. Cela concerne plutôt des acteurs d’envergure nationale.
Des rachats de concurrents ou sociétés aux compétences complémentaires sont-ils en cours ou à prévoir ces prochains mois ?
Les difficultés de trésorerie qui vont s’accentuer vont conduire à des mises en liquidation et des opportunités de rachats vont apparaître. Maintenant, est-ce que les promoteurs vont saisir ces opportunités de fusion-acquisition ? Ce n’est pas certain. La priorité va aller vers la sauvegarde et la continuation de l’activité, à travers une allocation des ressources vers cet objectif. En outre, il faut que la cible dispose d’un avantage concurrentiel ou d’une spécificité pour justifier le rachat : implantation régionale dans une zone convoitée, savoir-faire particulier, actifs industriels détenus...