Les effets des trois plans de relance du logement annoncés en 2014 commencent à se faire sentir selon l’observatoire du financement des marchés résidentiels de Crédit Logement / CSA dont les résultats ont été publiés jeudi 22 janvier 2015. Globalement, la production de crédits a reculé 3,8% l’an passé par rapport à 2013, les chiffres de l’année étant largement plombés par un 2e trimestre morose. Mais au 4e trimestre, le nombre de prêts accordés a augmenté de 7,5%. Et selon l’observatoire, ce pic a largement profité au marché de l’immobilier neuf. Sur la période, la part des emprunts contractés en vue d’acquérir un logement neuf a bondi de 16,3% par rapport à 2013 (contre +6,2% dans l’ancien). « La tendance récessive passée du marché cède la place au redressement », signale-t-on à l’observatoire. Pour Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-X et spécialiste du secteur du logement, « le redémarrage s’était dessiné en juin et se confirme au 4e trimestre. »
Sur l’année, la durée moyenne des prêts s’est allongée de 7 mois, à 211 mois au total. Ce phénomène s’explique par l’arrivée sur le marché de ménages modestes dotés d’un petit apport ainsi que par « la baisse des taux et la volonté des banques de soutenir le marché », estime le professeur d’économie.
Plongeon des crédits pour travaux
Alors que la Capeb annonce une perte globale d’activité de 2% en volume pour les artisans en 2014, les résultats de l’observatoire sont sans appel. La part des crédits contractés en vue de réaliser des travaux de rénovation a décroché de 51,9% en 2014. Comment expliquer un tel plongeon ? « L’éco-PTZ a mis du temps à sortir, et le marché des travaux reste, par nature, très sensible à la conjoncture macro-économique, note Michel Mouillart. Par ailleurs, nous remarquons depuis quatre à cinq ans une forte baisse du nombre de grosses opérations réalisées au profit de petites opérations. Là où les habitants faisaient réaliser une rénovation globale de leur logement, aujourd’hui, ils optent pour plusieurs petites opérations étalées dans le temps. » La tendance ne devrait pas s’inverser en 2015 selon l’économiste. « Nous n’avons pas l’impression qu’il y ait une large ouverture des aides » en faveur de ce type d’activité.