Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a condamné, le 8 janvier, le P-DG des Carrières Rault pour destruction d'un donjon du XIIe siècle inscrit, depuis 1927, à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques, l'un des plus anciens de la région.
Les faits remontent au dimanche 12 décembre 1993 : sept ouvriers des carrières Rault détruisent le donjon sur le site de Coat-Men à Trémenven (Côtes-d'Amor) et ce, en présence du fils du P-DG de la société. La société d'études historiques et archéologiques du Goëlo (Sehag) et la société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France s'étaient portées partie civile.
Les prévenus ont justifié leur acte par l'annonce dans la presse du refus par le tribunal administratif de l'extension de la carrière pour cause de bâtiment protégé. « Nous avons eu peur de perdre notre emploi », ont-ils affirmé à l'audience.
Pour la Sehag et le procureur, Joseph Rault, le patron de cette carrière, a diffusé de fausses informations à ses salariés pour les inciter à commettre ce geste. Toutefois quatre années après les faits, la carrière est toujours exploitée. Joseph Rault, qui exploite plusieurs carrières dans les Côtes-d'Armor, et qui emploie environ quatre-vingts dix personnes, a été condamné à 25 000 francs d'amende, son fils Claude à 15 000 francs et chacun des sept ouvriers à 2 500 francs.
Considérant les peines insuffisantes, la Sehag a fait appel de ce jugement, ce qui pourrait provoquer une procédure en appel du Parquet.