La première assemblée départementale de la Safer de Côte-d'Or s'inquiète de l'évolution du marché foncier. « Pour la refléter, nous pouvons pren-dre l'image d'une cocotte minute qui monte en pression et risque d'exploser à tout moment », assure Daniel Caron, le responsable départemental. La raréfaction de l'offre, à laquelle s'ajoute une profonde disparité géographique, explique cette situation.
Depuis 3 ans, un peu plus de 4 000 hectares ont changé de mains, contre plus de 6 000 ha auparavant. En outre, seulement 1 000 des 480 000 hectares de surface agricole utile (SAU) sont aujourd'hui disponibles. Ils se situent pour les trois quarts à l'ouest du département (Auxois nord et sud, Morvan, partie du Châtillonnais). « Il ne faut pas être devin pour imaginer ce qui va se passer lorsque le marché va se libérer ailleurs, et surtout à l'Est où l'hectare se négocie au minimum 16 000 francs », précise Daniel Caron.
Pour éviter toute surenchère et maîtriser les prix, la Safer, soutenue par le syndicat des communes viticoles de Côte-d'Or, fait de plus en plus jouer son droit de préemption, qu'elle a retrouvé depuis le 1er janvier 1997. Il atteint un taux de 25 %, contre 5 à 10 % les années précédentes, pour un volume de 1 097 hectares acquis pour 30,2 millions.
Pour Daniel Caron, « il s'agit d'éviter, avec la préemption-révision de prix, une spécu- lation trop forte dans une conjoncture déjà très haussière du prix des terres viticoles ».