Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, entend faire respecter la loi Littoral, quitte à employer la manière forte. Deux fois en un mois, il a eu recours aux engins du génie militaire pour détruire des bâtiments occupant illégalement le domaine public. Après la démolition du complexe immobilier de l'«Alba Serena» sur la plaine orientale, il a été procédé à la destruction d'un mur édifié sans autorisation et rendant privatives 360 m2 de plages, à proximité de l'une des routes les plus touristiques d'Ajaccio (photo). Une troisième opération vise un dispositif empêchant l'accès à une anse près de Sartène. « Cette remise en ordre du domaine public maritime », comme la désigne sans équivoque le préfet, prend aussi pour cible les paillotes édifiées sur les plages insulaires.
« Compte tenu du nombre et de l'ampleur des irrégularités accumulées depuis des années, dans l'inaction collective, la restitution de ces espaces doit être organisée », précise Bernard Bonnet. Ses services ont en conséquence élaboré un programme de recensement et de démolition, n'en déplaise aux exploitants de ces activités estivales. Ces derniers ont dû, à la demande du préfet, s'engager à faciliter la mise en oeuvre de cette opération qui débutera en automne.
Soucieux du domaine public maritime et du respect de la bande des cent mètres, Bernard Bonnet précise que son action est ciblée. Les quelques établissements ayant bénéficié d'une autorisation préalable et réalisés « de manière précaire et amovible » seront épargnés.
PHOTO : Le génie militaire démolissant un mur édifié sans autorisation près de la plage de l'Ariadne.