Quand pensez-vous pouvoir commencer à rouvrir des chantiers ?
Nous œuvrons actuellement afin d’être en mesure de reprendre, la semaine prochaine, une activité partielle et limitée à des chantiers prioritaires, comme certains chantiers du Grand Paris, que nous envisageons de redémarrer progressivement. Mais en nous conformant strictement aux recommandations prescrites dans le guide de l’OPPBTP, que nous avons déclinées dans nos plans de prévention, et présentées à nos principales instances représentatives du personnel. L’instance compétente pour les chantiers du GP a émis un avis favorable. Nous préparons cette reprise avec des incertitudes quant au calendrier, ainsi qu’aux modalités du confinement et du déconfinement, et attendons encore des PGC des maîtres d’œuvre. Les chantiers redémarreront si les conditions sont remplies : les équipements et les procédures de prévention devront être en place, conformément aux mesures prévues par le guide de l’OPPBTP. Ce document, qui comprend de nombreuses informations pratiques, nous est d’une aide précieuse dans le dialogue avec nos élus.
Etes-vous confrontés à des réticences de la part de vos salariés ?
Aujourd’hui, nous abordons la reprise partielle d’activité sur la base du volontariat. Certains salariés peuvent être inquiets à l’idée de retourner sur les chantiers. Nous sommes nous-mêmes soucieux de garantir leur santé : c’est pour nous la priorité. Nous devrions avoir suffisamment de professionnels volontaires confiants dans leur entreprise, malgré leur appréhension, pour redémarrer dans de bonnes conditions : nous mettrons les moyens nécessaires pour que la reprise se fasse dans les meilleures conditions possibles.
Nous sensibilisons par ailleurs nos salariés aux risques, et en particulier ceux faisant partie des populations les plus exposées : les salariés âgés d’une part, et celles présentant un risque élevé de développer une forme sévère du Covid-19 d’autre part.
Quid de vos salariés partis dans leur pays d’origine peu après l’annonce du confinement ?
Certains de nos salariés étrangers, peu nombreux toutefois, sont en effet rentrés dans leur pays, notamment en Pologne et au Portugal, au début du confinement. Nous ne pouvons pas les mobiliser pour le moment, mais nous sommes en mesure de les remplacer. Plus nombreux sont, en revanche, les travailleurs intérimaires restés à l’étranger. Nous ignorons si leur absence présente un risque pour le redémarrage des chantiers, mais ce n’est pas notre priorité à ce jour.
Nos activités à l’export nous préoccupent davantage. Plus d’une centaine d’expatriés et leurs familles se trouvent à l’international. Nous avons rapatrié les collaborateurs les plus exposés, les personnes âgées et celles présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, ainsi que les équipes qui officiaient sur des chantiers qui ont été arrêtés par nos donneurs d’ordre.
Comment envisagez-vous la reprise en matière de gestion des ressources humaines ?
Les effets à venir de la crise sur la prise d’affaires, ainsi que l’influence du report des élections municipales sur le niveau d’appels d’offres, vont prolonger la situation de grande incertitude qui règne actuellement. Nous allons ainsi devoir, plus que jamais, être agiles. Sans doute faudra-t-il travailler plus, à certains endroits, et moins à d’autres en fonction des activités ou des régions.
