« Depuis vendredi 13 mars dernier, nous avons franchi une étape supplémentaire dans les mesures de mise en sécurité de nos collaborateurs. Déjà en place depuis une semaine, le télétravail et le confinement ont été systématisés. Aujourd’hui, notre siège est vide, exception faite d’une équipe de crise qui regroupe l’antenne RH, la comptabilité, la paie et la division prévention, soit une quinzaine de personnes », détaille le président de Spie batignolles, Jean-Charles Robin.
60 à 70 % des chantiers fonctionnent en mode dégradé
Pour l’instant les chantiers peuvent continuer. Mais dans le même temps, le groupe constate que « 60 à 70 % fonctionnent difficilement où sont amenés à s’arrêter. C’est parfois la maîtrise d’ouvrage qui le réclame, mais nous faisons aussi face à des impossibilités de fait faute d’approvisionnement ou de sous-traitant », poursuit le dirigeant qui anticipe un arrêt total des chantiers.
« Seules nos activités de maintenance portant sur des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, les transports ou encore l’industrie alimentaire devraient se poursuivre », estime-t-il.
Gérer l’arrêt de l’activité
Alors que le BTP se dirigeait, mardi 17 mars au soir, tout droit vers un gel quasi total d’activité, Spie batignolles entend porter une attention particulière aux conditions contractuelles d’arrêt de chantier pour "préserver ses droits et anticiper la reprise des travaux". Dans le même temps, le groupe se prépare à organiser "un gardiennage des chantiers afin d'assurer leur sécurité et protéger les biens qui s'y trouvent".
Il continuera également de suivre de près la mise en place du chômage partiel. « Il était au départ question d’une indemnisation à 100 % avant que ne soit évoqué 84 % du net au-dessus du SMIC », regrette Jean-Charles Robin.
Le dirigeant loue néanmoins les mesures de fiscalité annoncées et le décalage des charges des entreprises rappelant « l’importance de différer l’impact sur le chiffre d’affaires pour préserver autant que possible la trésorerie. Fin mars sera pour nous un premier choc, mais le mois d’avril pourrait être encore plus dur si la situation se prolonge. D’où la nécessité d’être accompagné par les pouvoirs publics et nos partenaires banquiers ».
Une fois l'urgence sanitaire passée, il faudra encore remobiliser et tranquilliser pour relancer la machine. "Les chantiers en cours reprendront, mais les commandes elles ne suivront pas. Nous anticipons d'ores et déjà un trou d’air à partir de septembre, d'autant que l’attentisme lié aux élections municipales devrait toujours être de mise", analyse le dirigeant.