Contrat de professionnalisation Intégrer des jeunes dans le BTP

Le contrat de professionnalisation remplace les anciens contrats d’insertion en alternance. Il vise à attirer des jeunes et des demandeurs d’emploi dans le secteur.

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Le contrat de qualification est mort, vive le contrat de professionnalisation ! Dans les faits, la transition n’est pas aussi simple. A la lecture des chiffres, le contrat de professionnalisation peine à s’imposer. Cette situation n’est pas propre au BTP. Devant toute nouveauté, le réflexe est souvent à la prudence. Un autre facteur peut expliquer cette frilosité. « Fin 2004, les entreprises ont fait un effort important sur le contrat de qualification. Nous avons enregistré un excédent de soixante-dix contrats signés par rapport à fin 2003. Il faut attendre la rentrée de septembre 2005, lorsque certains contrats arriveront à échéance, pour mesurer s’il y a ou non une amplification de la demande », souligne Jean-Claude Quentric, directeur de l’Aref Bretagne.

Dans les travaux publics, l’esprit du contrat de professionnalisation reste calqué sur celui du contrat de qualification. « On est passé du contrat de qualification au contrat de professionnalisation sans difficulté, illustre Nathaly Goig, DRH de l’entreprise de travaux publics Bec. Nous avons poursuivi les recrutements de jeunes via ce dispositif au travers de formations diplômantes ou qualifiantes. »

Dans le bâtiment, la logique est toute autre. Contrairement à son prédécesseur, le contrat de professionnalisation doit préparer les jeunes à un métier et non pas les conduire vers un diplôme. « La formation professionnelle collait trop à la formation initiale. Nous avons voulu sortir de cette logique en fixant à un an la durée de principe pour ce contrat », indique la Fédération française du bâtiment. « Le contrat de professionnalisation place l’entreprise à l’origine de l’action de formation. Une fois qu’elle aura recruté un jeune, elle devra trouver l’organisme de formation capable de répondre à son besoin. Et non l’inverse », insiste Manuel Santos, de l’Aref Rhône-Alpes.

Individualisation et tutorat encouragés. Ces deux logiques (formations longues/courtes, qualifiantes/diplômantes) s’opposent également dans les montants de prise en charge des coûts pédagogiques. Dans les travaux publics, le forfait est passé de 9,15 euros à 12 euros pour les formations techniques ; dans le bâtiment, ce montant ne concerne que les formations de moins d’un an, avec tuteur, évaluation individuelle et plan de personnalisation. Le forfait bâtiment chute à 7 euros pour toute formation supérieure à un an. Sans compter la suppression des heures internes consacrées par le tuteur pour la mise en pratique de la formation lors du retour du jeune dans l’entreprise. « Nous espérons que le forfait de prise en charge sera réévalué, plaide Sabine Cuvelier, responsable formation de l’entreprise Ramery.

En dehors de cet aspect financier, la mise en place des contrats suppose un conseil éclairé des Aref. Depuis la nouvelle loi, nous avons monté une dizaine de contrats. L’individualisation introduite par la réforme est un système très exigeant. Pour l’un des contrats de professionnalisation, nous avons dû faire appel à cinq organismes différents pour monter le parcours de formation ! » Une complexité à laquelle se prépare Estelle Renaud, responsable formation de l’entreprise Rabot-Dutilleul. « En septembre prochain, nous démarrons des contrats de professionnalisation. Le montage du dossier me semble plus contraignant notamment dans la formalisation de l’évaluation du jeune et de son suivi dans les deux mois suivant la signature du contrat. »Pour Nathalie François, du service formation de Colas-Ouest, le plus gros changement réside dans le temps imparti pour boucler le dossier : « Précédemment, nous avions un mois après l’embauche pour transmettre le dossier. Aujourd’hui, nous n’avons que cinq jours ! » La formation des jeunes est à ce prix.

927 contrats signés au 31/05/2005 dans les entreprises de BTP de plus de 10 salariés

408 contrats signés au 17/07/2005 dans les entreprises de BTP de moins de 10 salariés

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