Si l'on sait aujourd'hui que 1997 a marqué le coup d'arrêt, après cinq années de chute de l'activité des entreprises de travaux publics, rien n'est acquis pour 1998. La prudence est de mise, tous secteurs confondus, d'autant que l'annulation de concessions d'importance - au premier rang desquelles le bouclage ouest de l'A86 - pourrait remettre en cause les prévisions.
D'après la dernière enquête trimestrielle de conjoncture réalisée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et l'Insee (1), le marché intérieur a pourtant connu une accélération de son activité au cours des trois derniers mois de l'année dernière, notamment pour les travaux à commande publique : 81 % des entreprises de travaux publics ayant répondu à l'enquête jugent que leur activité a été stable ou en augmentation, pour l'ensemble de leur clientèle.
Par ailleurs, les carnets de commandes de début d'année présentaient un niveau « favorable », c'est-à-dire « similaire à celui atteint en 1994 » : 59 % des entreprises jugent « normal » le volume des commandes passées au cours du dernier trimestre de 1997, contre 36 % qui le jugent faible. Des évaluations dont les conséquences sur le volume d'activité restent toutefois à démontrer, en raison des bonnes conditions climatiques de l'hiver, qui creusent les carnets de commandes pour le printemps.
Sous le signe de la prudence
En revanche, en ce qui concerne les prévisions, seulement 4 % des entreprises s'attendent à une augmentation de leur chiffre d'affaires au cours du premier trimestre de 1998. L'année démarre donc sous le signe de la prudence, voire de l'inquiétude : une diminution de l'activité est attendue par 44 % des entreprises, ce chiffre passant à 48 % en ce qui concerne les marchés passés avec l'Etat et les collectivités locales ; et 52 % des entrepreneurs s'attendent seulement à la stabilité. Un chiffre à appréhender sous l'éclairage du calendrier politique, les élections cantonales et régionales ayant traditionnellement tendance à freiner les investissements locaux dans les semaines qui suivent les scrutins.
Conséquence : les effectifs des entreprises de travaux publics devraient rester stables, selon 60 % d'entre elles, alors qu'ils pourraient diminuer pour 37 % des entreprises.
GRAPHIQUE :
SOLDES DES REPONSES SUR L'ACTIVITE PREVUE - Les entrepreneurs de travaux publics ne prévoient pas d'amélioration de leur activité pour le premier trimestre de 1998.
(1) Cette enquête est réalisée quatre fois par an auprès de 1 500 entreprises adhérentes à la FNTP.
