Mettre en place le "compte pénibilité" dès le 1er janvier 2015 dans les entreprises du BTP ? Mission impossible nous explique Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui sollicite un report de sa mise en place pour le secteur, « concerné au premier chef ».
En cause, selon le président de la FFB : « Un système d’une complexité effrayante, alors que l’heure est au choc de simplification, et que le secteur est au bord du gouffre compte tenu de la conjoncture économique ! » Le compte pénibilité doit en principe reposer sur une utilisation quotidienne des fiches individuelles d’exposition à la pénibilité (lire notre article). « Or cela change tout le temps sur les chantiers du BTP. Il faudrait presque « pister » chaque salarié pour prendre en compte l’exposition, par exemple, au port de charges lourdes, puis au bruit, et en mesurer la durée. Le service « RH » d’une grande entreprise pourrait peut-être réaliser ce travail, mais pour une petite entreprise de 40 salariés, c’est impossible ! », détaille Didier Ridoret interrogé par le Moniteur.
Une expérimentation pour le BTP ?
Le conseiller-maître à la Cour des comptes Michel de Virville a bien présenté, le 27 mars dernier, ses premières pistes pour la mise en œuvre du dispositif (lire notre article). Mais Didier Ridoret craint fort que le secteur du BTP « ne se retrouve pas dans les propositions de la commission», qui seront dévoilées le 26 mai prochain.
« Avant de mettre en place ce dispositif, il faut pouvoir se poser les bonnes questions. Cela prendrait du temps : six mois, un an peut-être », évalue le président, qui soulève ainsi l’idée d’une expérimentation du dispositif sur les chantiers du BTP.
La fédération de la plasturgie a fait porter la même demande.