Comment travaillerons-nous d’ici quelques années ? Le bureau tel qu’il est conçu aujourd’hui vit peut-être ses dernières heures. « Les lieux s’adaptent aux changements des manières de travailler », constate Aurélie Deudon, directrice de Secondesk, un espace de coworking développé par la foncière Gecina qui organisait le 15 juin 2017 une conférence sur la mutation de l’espace de travail.
Développement du flex office, percée des espaces de co-working… les grands groupes sont séduits par ses nouvelles alternatives au bureau. C’est le cas de Microsoft qui a fait récemment déménager 300 de ses employés dans les bâtiments new-yorkais du géant du coworking, WeWork.
Une palette de services étendue
L’entreprise entend ainsi suivre les désirs d’une nouvelle génération de travailleurs, les « millenials ». « Nous nous adaptons aujourd’hui à un fonctionnement horizontal du travail, qui se veut plus collaboratif », affirme Séverin Naudet, directeur général de WeWork France. Les entrepreneurs installés au sein des structures WeWork peuvent ainsi bénéficier d’un ensemble de services, allant de la poste à un service de conseil bancaire.
Le 13 juin dernier, le géant du coworking a d’ailleurs de nouveau étendu sa palette de partenaires, avec Exco, un réseau d’expertise-comptable, d’audit et de conseil et Eurojuris, réseau d’avocats, notaires et huissiers de justice. Les usagers bénéficient d’une première consultation gratuite. Quelques jours auparavant, WeWork nouait une association avec Crowdcube, première plateforme britannique de financement participatif. Objectif pour la société : permettre aux start-uppers de se focaliser sur leur propre business.
Création de villes dans la ville
A l’opposé du modèle WeWork, se développe une autre tendance, le « community campus ». « Cela donne par exemple le campus de Facebook, conçu par l’architecte Frank Gehry. On crée une ville qui abrite les collaborateurs, avec des règles de vie différentes. Airbnb s’est aussi basée sur ce modèle. L’entreprise a introduit dans un bâtiment très sage le monde de la maison ou de l’hôtel, avec l’installation de canapés très confortables et de tapis », explique Isabelle de Ponfilly, directrice générale de Vitra France.
D’autres modèles sortent du lot, comme « l’esprit garage », qui se veut moins formel dans son aménagement – un esprit dont se revendique Google - ou encore « l’human core », qui entend mettre l’humain au cœur des locaux. « Cela peut notamment se traduire par l’installation de pistes cyclables au sein des locaux », continue la directrice générale de Vitra France.
Serait-ce la fin de l’entreprise telle que nous la connaissons ? « Elle ne peut pas disparaître, mais elle doit s’adapter aux changements des environnements de travail », conclut Isabelle de Ponfilly.