« Sur la période 2017-2021, si l’on met de côté l’année 2020, notre groupe a enregistré une croissance de 35 % », s’est félicité le président-directeur général d’Eiffage, Benoît de Ruffray, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels du groupe, ce jeudi 1er septembre 2022. Or, parmi les moteurs chargés d’entretenir et d’amplifier cette tendance, les activités relatives au développement des EnR, à la performance et à la sobriété énergétique sous toutes ses formes sont particulièrement scrutées.
« Pour l'heure, en rythme annuel, nos activités de travaux relatives aux énergies renouvelables génèrent environ 1 milliard d’euros par an », détaille le directeur financier, Christian Cassayre. Un chiffre appelé à progresser rapidement sous les effets conjugués de la transition écologique et du contexte géopolitique actuelle. « Comme le Covid a accéléré le rythme de la digitalisation, les conséquences de la guerre en Ukraine accélèrent celui de la transition énergétique et de la quête de souveraineté sur ce sujet », constate le dirigeant du groupe de BTP.
Eolien : l'indispensable développement industriel
« Nous sommes notamment portés par l’éolien et le photovoltaïque, deux sujets sur lesquels nos équipes belges et hispaniques sont à la pointe », complète son P-DG. Pas de doute, le marché est porteur. Néanmoins, saisir les opportunités supposera d’importants investissements comme le rappelle Christian Cassayre. « Par exemple, nos outils industriels dédiés à la conception et à la construction d’éoliennes offshores devront nécessairement se dimensionner pour accompagner la croissance du marché, mais aussi celle d’éoliennes toujours plus grandes », explique le directeur.
Cet effort, le groupe ne devrait pas hésiter à la consentir étant donné le développement de l'activité conception-construction d’éoliennes en mer avec Eiffage Métal. « Nous sommes présents en France à Saint-Brieuc, en Belgique, en Ecosse… Nous envoyons même des pièces à Taïwan [pour le projet de parc éolien Yunlin, NDLR) ».
Des concessions pour le solaire
Côté photovoltaïque, le groupe de BTP comptait, fin 2021, 3,4 GW installés dont 1,5 lors des 12 mois précédents. Et depuis 6 mois l'accélération se confirme avec l'entrée de commandes pour un total d’1,4 GW supplémentaires.
Sur ce créneau du solaire, à la différence de l’éolien mais comme sur celui de l’hydroélectricité, qui a vu l’acquisition de centrales en 2020, le groupe compte sur le modèle de la concession.
Il est d’ailleurs rentré en négociation exclusive pour le rachat de Sun’R. Créée en 2007, cette société de développement de champs photovoltaïques détient notamment, au travers de son entité Power Sun'R, 100 MW en exploitation et 300 autres en cours de développement.
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Performance et sobriété
Mais les opportunités corrélées aux enjeux énergétiques ne se limitent pas aux seules infrastructures de production. La réduction des consommations via la performance énergétique des bâtiments est plus que jamais d'actualité puisque Eiffage a enregistré 350 millions d'euros de prise de commandes portant sur la réhabilitation de bâtiments.
Autre, signe marquant du développement tous azimuts de besoins relatifs au génie énergétique et climatique, mais aussi électrique et industriel, le carnet de commandes des activités d’Eiffage Energie Systèmes a bondi de 24 % en 12 mois, passant ainsi de 4,2 milliards à 5,2 milliards au 30 juin dernier.
Un indicateur de plus qui donne du crédit aux paroles de de Benoît de Ruffray : « Si la crise énergétique a un impact sur nos activités, il est plutôt positif ».
