Découper – virtuellement – un chantier en « zones de monoactivité », telle est l’approche à laquelle travaille le groupement d’entreprises locales CRRI 2000 afin de rendre réaliste la reprise de chantiers.
Cette société par actions simplifiée (SAS) siégeant à Montbéliard (Doubs) développe une forme originale de fédération entre sa trentaine de PME représentant 15 métiers du bâtiment. Les adhérents restent libres de répondre à des marchés en lots séparés, mais CRRI 2000 les unit pour des opérations montées en entreprise générale, en contractant général ou en conception-réalisation.
« C’est dans ce second cas de figure que nous prenons en ce moment les dispositions, dans le but d’essayer de redémarrer certains chantiers dans deux semaines », expose Laurent Germain, directeur de CRRI 2000.
Locaux nettoyés et mis en repos avant l’entreprise suivante
La priorité consiste à « éviter la coactivité », poursuit le dirigeant. « Cela nous semble possible pour des opérations situées au stade du second œuvre. Nous prévoyons d’attribuer une installation de chantier individuelle, exclusive, à chaque entreprise, sur une zone de travail donnée. Quand cette entreprise aura terminé son intervention, elle restituera les installations, nous procéderons au nettoyage de la zone, laisserons passer un délai de 24 heures, avant de la mettre à disposition du corps d’état suivant », précise Laurent Germain.
Cette organisation entraînera nécessairement un allongement des délais de réalisation, « ainsi que des coûts supplémentaires, que nous assumerons, dans un premier temps, en transparence avec les entreprises et les maîtres d’ouvrage », indique le responsable de CRRI 2000.
Le découpage du site devrait cependant permettre de regagner une partie du temps : « pendant qu’un électricien travaille au rez-de-chaussée, un autre corps d’état pourra œuvrer à l’étage, et un troisième dans le local d’à côté », cite en exemple Laurent Germain.
Deux opérations serviront de test : la construction de six maisons-duplex qui est décomposée en 12 zones de travail, et la conception-réalisation de la nouvelle maison de santé privée de Belfort (Territoire de Belfort) dont l’un des bâtiments va être réparti en cinq zones de monoactivité.
Le groupement va travailler dans la dizaine de jours prochains à la validation de son mode opératoire auprès des coordinateurs SPS, des conducteurs de travaux, des référents Covid-19 et des maîtres d’ouvrage.