Deux ans et demi après leur rapprochement, CRH et Chausson Matériaux ont rompu. En juillet 2008, la famille Chausson avait cédé 35 % de parts à CRH France. Confrontés à l’entrée en vigueur de la LME et au besoin en fonds de roulement qui en découlait, sentant les prémices de la crise, et enfin, animés d’une volonté de se développer, Philippe et Pierre-Georges Chausson avaient trouvé des réponses auprès de ce partenaire. Le pacte d’actionnaires, signé alors, devait permettre à CRH de monter progressivement au capital ou, à l’inverse, prévoyait la possibilité pour Chausson de reprendre les parts cédées. C’est ce dernier scénario qui s’est joué, avec l’appui des fonds BNP Développement, IPO CIC, et IRDI-IXO. Le capital est maintenant réparti entre la famille Chausson pour 88,21 %, les salariés pour 0,59 %, et ces trois fonds pour 11,20 %. Philippe Chausson estime maintenant avoir de vraies marges de manœuvre pour « participer à la consolidation du marché du négoce de matériaux de construction ». Premières traductions concrètes de cette stratégie : les récentes ouvertures d’agences, l’une en région parisienne, à Argenteuil, et l’autre à Mulhouse, toutes deux spécialisées en plâtrerie-isolation, et les deux acquisitions - Roulet Matériaux (adhérent Tout Faire de Corrèze) et Sumat, spécialiste de la préfabrication béton et négoce matériaux de Clermont-Ferrand. Avec 220 agences, huit centrales à béton prêt à l’emploi, cinq usines de préfabrication de produits en béton et deux usines de charpente, le groupe Chausson peut à nouveau s’affirmer comme le premier négoce de matériaux familial en France. Et l’avenir se prépare déjà avec un organigramme étoffé : Marc Leverger, 39 ans, a ainsi pris la fonction de directeur général en charge du commerce, tandis que Raphaël Convers, 33 ans, assume la direction administrative et financière.
