La recherche de logements écoresponsables est citée par 44% des 1000 personnes interrogées par la société de conseil CBRE, dans le cadre d’une étude sur les désirs des Français dévoilée le 4 avril. Cette quête d’appartements et maisons bas carbone compose ainsi le podium des critères clés, derrière la présence d’un espace extérieur (58%) et le prix du bien (48%).
De quoi réconforter les promoteurs, fragilisés par la hausse du coût de construction, la chute des réservations et une baisse des autorisations mais persuadés que leurs produits, soumis à la RE2020, sont les plus vertueux du marché. Un exemple ? Un logement neuf consomme « 3 à 5 fois moins que la moyenne du parc de logements existants », estimait la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) fin 2022.
Inarrêtable étalement urbain
Dans cette enquête, l’on apprend également que 33% des Français envisagent de changer de lieu de résidence dans les deux prochaines années, contre 25% avant la pandémie. Et plus de la moitié d’entre eux (53%) souhaitent acheter leur prochain logement, alors que la remontée des taux rogne le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Un autre enseignement s’entrechoque quant à lui avec l’impératif de sobriété foncière, le plan gouvernemental non-contraignant de sobriété énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique : 68% des Français souhaitent vivre loin du centre-ville, dans des quartiers peu denses, donc pas nécessairement desservis par les transports. Ce qui suppose un large recours à la voiture thermique, dans l’attente d’une démocratisation à grande échelle des véhicules électriques, alors que le gouvernement demande aux salariés de rouler à 110 km/h sur autoroute et non à 130 km/h. Cet énième écogeste représente « trois minutes sur un trajet de 50 kilomètres, mais 20% d’émissions de CO2 et de consommation de carburant en moins », selon Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France doit, entre autres, réduire ses consommations de gaz et d’électricité de 40% d’ici 2050 par rapport à 2019, mais aussi éradiquer plusieurs millions de passoires thermiques d’ici 2034.
La centralité, valeur sûre
CBRE s’est également intéressée à l’avenir de l’immobilier de bureaux, marché en décroissance au regard des autorisations et mises en chantier et caractérisé par un taux de vacance historique en Ile-de-France, en particulier dans les communes périphériques de La Défense.
Un chiffre vient conforter la foncière Gecina qui mise sur la centralité des bureaux, notamment dans le quartier central d’affaires (QCA) parisien très demandé. En effet, 67% des Français interrogés, dont les bureaux sont situés dans quartiers centraux, se déclarent satisfaits de leur lieu de travail, contre 58% pour ceux travaillant dans des zones tertiaires excentrées, souvent mal desservies et proposant peu de services.
Une autre donnée vient renforcer la foncière Covivio et d’autres bailleurs qui transforment leurs bureaux traditionnels en lieux de travail hybrides, adaptés au coworking et au bureau opéré. En effet, 76% des sondés souhaitent télétravailler, alors qu’ils sont actuellement 59% à bénéficier d’au moins un jour de télétravail par semaine. Ce qui supposerait de nouveaux investissements d’aménagement, sur fond de réduction de l’empreinte immobilière des entreprises converties ou en cours de conversion au flex office, avec une dose potentielle de coworking et/ou de bureau opéré.